L’épargne et la trésorerie des collectivités locales se sont dégradées l’an dernier, à en croire la situation mensuelle comptable des collectivités locales 2024 à fin décembre 2024, publiée en janvier 2025 par la direction générale des finances publiques (DGFIP).
Fin décembre 2024, l’épargne brute globale des collectivités, calculée par la différence entre les recettes et les charges de fonctionnement, s’élève à près de 21 milliards d’euros contre 25 milliards d’euros fin décembre 2023, soit une diminution de 16,1 %. L’épargne brute représente la capacité d’autofinancement, donc la part de ressources restant disponible à une collectivité pour investir, une fois payées les charges récurrentes. Si l’épargne brute diminue pour toutes les strates de collectivités, par comparaison à fin décembre 2023, elle progresse par rapport à 2022 pour le bloc communal (communes et groupements).
L’épargne nette, obtenue en déduisant les remboursements de dettes de l’épargne brute, s’élève à 7,2 milliards d’euros fin décembre 2024 pour l’ensemble des collectivités. Soit 37,1 % de moins qu’à fin décembre 2023, où elle atteignait 11,4 milliards d’euros. La baisse de l’épargne nette est la plus sensible pour les départements et les régions. Par rapport à 2023, elle diminue de 95,3 % pour les départements et de 23 % pour les régions. En référence à 2022, la baisse est respectivement de 63,1 % et de 27,5 %. En revanche, l’épargne nette des communes et des groupements, si elle baisse par rapport à fin décembre 2023, reste supérieure à celle constatée fin décembre 2022.
Fin décembre 2024, la trésorerie nette des collectivités représentait près de 43,8 milliards d’euros – un niveau inférieur à celui de fin 2023 et fin 2022 pour toutes les strates. La trésorerie nette s’obtient en déduisant du montant des fonds déposés sur le compte au Trésor (compte 515) les concours financiers à court terme (lignes de crédit de trésorerie, essentiellement).
Dépenses totales en hausse
À la même date, les recettes réelles de fonctionnement de l’ensemble des collectivités avaient progressé de 2,4 % (soit + 5 milliards d’euros sur un an). Une performance notamment due à la progression des recettes fiscales (+ 1,3 %, soit + 1,9 milliard d’euros).
Quant aux dépenses réelles de fonctionnement, elles augmentent de 4,8 % (+ 9,1 milliards d’euros). En cause notamment, la hausse des frais de personnel (+ 4,5 %, soit + 3,3 milliards d’euros) et celle des achats et charges externes (+ 9,4 %, soit + 3,1 milliards d’euros).
Les dépenses d’investissement augmentent de 6,8 % toutes strates de collectivités confondues : + 8,5 % pour les régions, + 9,4 % pour le bloc communal, mais une diminution de 2,4 % pour les départements.
Les dépenses totales (dépenses réelles de fonctionnement et dépenses d’investissement hors remboursement d’emprunt) de l’ensemble des collectivités ont progressé de 5,6 %, à fin décembre 2024 par rapport à fin décembre 2023.
« Cette évolution infra-annuelle doit être appréhendée avec précaution », prévient toutefois la DGFIP. Elle est impactée par le rythme d’encaissement par les collectivités de leurs recettes, y compris la dotation globale de fonctionnement (DGF) et par le rythme d’inscription en comptabilité de ces versements. Des pratiques variables selon les années, de même que la date de certains versements importants.
Marie Gasnier