Une étude ausculte les conditions de travail à l’hôpital durant la crise sanitaire

Publié le 26 juillet 2022 à 8h45 - par

À l’hôpital, la surcharge de travail a touché l’ensemble des familles professionnelles, rapporte la Drees.

Une étude ausculte les conditions de travail à l'hôpital durant la crise sanitaire

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) vient de publier une étude consacrée aux conditions de travail du personnel hospitalier durant la crise sanitaire (Études et Résultats n° 1235, juillet 2022). Le constat établi est sans surprise : cette crise, qui n’est pas terminée, a fortement impacté les conditions de travail à l’hôpital, déjà plus difficiles dans le secteur hospitalier qu’ailleurs avant la pandémie.

Ainsi, plus d’une personne salariée du secteur hospitalier sur deux a travaillé dans des services principalement dédiés à la prise en charge des patients atteints de Covid-19 (« services Covid ») entre mars 2020 et l’été 2021 ! De façon continue, pendant toute la période, pour une personne sur six ; à certaines périodes, pour une personne sur trois. Les changements de service pour faire face à la crise sanitaire ont été nombreux, affectant 22 % des personnels (et même un tiers parmi les infirmières).

Entre le début de la crise sanitaire et l’été 2021, plus des deux tiers (68 %) des personnes mobilisées dans des services Covid ont connu des périodes inhabituelles de surcharge de travail, contre 28 % pour l’ensemble des personnes en emploi en France. Cette part s’élève à 70 % à l’hôpital public et à 58 % dans les cliniques privées. Par ailleurs, les restrictions de visites ont nécessité un accompagnement accru des patients.

La prise en charge du Covid-19 a également eu des effets dans les autres services, la surcharge touchant 39 % des personnels n’ayant jamais travaillé dans des services Covid, « peut-être du fait des réaffectations d’effectifs en direction des services Covid », avance l’auteur de l’étude. L’ensemble des familles professionnelles sont concernées par ces périodes de surcharges, particulièrement les infirmières (64 %) et les aides-soignantes (58 %), ajoute la Drees.

Malgré les marges de manœuvre organisationnelles permises par les plans blancs déclenchés durant cette période, 19 % des personnels hospitaliers déclarent avoir été incités à se rendre sur leur lieu de travail alors qu’ils étaient cas contact ou avaient des symptômes du Covid-19 – et même jusqu’à près d’un quart (23 %) du personnel ayant travaillé dans des services Covid ! -, contre seulement 4 % pour l’ensemble des personnes en emploi. De même, 7 % des personnes salariées du secteur hospitalier déclarent avoir été incitées à ne pas prendre ou à ne pas prolonger un arrêt maladie pour travailler, une part qui s’élève à 9 % pour celles qui ont travaillé dans des services Covid (contre 4 % pour l’ensemble des personnes en emploi tous secteurs confondus).

Malgré leur travail essentiel à la gestion de la crise, rappelle l’étude de la Drees, plus des trois quarts des personnels du secteur ne ressentent pas plus de reconnaissance envers leur travail qu’avant la crise : huit sur dix ! Moins d’une personne salariée de ce secteur sur cinq a trouvé que son travail était plus reconnu qu’avant la crise (18 %), un niveau toutefois légèrement plus élevé que pour l’ensemble des personnes en emploi (11 %), observe la Drees. Enfin, 6 % des personnels du secteur ont même trouvé que leur travail était moins reconnu qu’avant…


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