Villes de France, en partenariat avec MonAvisCitoyen.fr, Jobpublic.fr et Fursac Anselin, a dévoilé début juillet 2025 les résultats d’une grande enquête nationale sur l’attractivité de l’emploi public local. Plus de 15 000 personnes y ont participé, habitant plus de 3 500 communes de toutes tailles. Elles ont partagé leur regard sur les atouts, les freins, les envies et les perceptions qui entourent l’emploi territorial. Principal enseignement : 88 % des Français se disent prêts à travailler pour leur ville !
Les principaux leviers et freins d’attractivité de l’emploi public local
Les principales motivations exprimées par les personnes se déclarant favorables à l’emploi territorial sont claires : la proximité et l’utilité sociale. Ainsi, les trois premiers critères cités sont :
- « Travailler chez moi » : 65 % ;
- « Servir l’intérêt général » : 59 % ;
- « Parce que j’aime ma ville » (56 %).
Viennent ensuite la stabilité de l’emploi (citée par 37 %), l’intérêt et la diversité des métiers (33 %).
« Plus on vieillit, plus l’intérêt général compte ! », observent les auteurs de l’enquête. À noter : parmi les domaines d’activités de la fonction publique territoriale, « les écoles », « l’administratif », « les espaces verts » et « la sécurité » sont ceux qui attirent le plus.
À l’inverse, les freins à l’attractivité, qui empêchent les Français de travailler pour leur mairie, sont, dans l’ordre décroissant :
- des salaires trop bas : 40 % ;
- des évolutions de salaires trop faibles : 25 % ;
- des évolutions de carrière rigides : 23 %.
Selon l’enquête, les freins liés aux salaires sont encore plus prégnants dans les villes de plus de 20 000 habitants.
À noter : 18 % des Français auraient du mal à travailler pour leur mairie s’ils ne partageaient pas les opinions politiques du maire.
Des écarts régionaux importants
Si une majorité des Français se déclare donc favorable à travailler pour leur mairie, cet attrait varie fortement, notamment selon la région et la taille de la ville. « Plus c’est local, plus c’est fort : les petites communes bénéficient d’un capital de confiance supérieur aux grandes métropoles », résument les commanditaires de l’enquête.
Au niveau régional, 91 % des habitants de Bretagne et des Pays de la Loire pourraient travailler dans une collectivité locale, contre seulement 85 % de ceux de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). S’agissant des départements, certains atteignent un taux d’au moins 95 % : Indre, Sarthe, Côte-d’Or, Creuse. Au niveau communal, les cinq villes les plus attractives en matière d’emploi territorial sont : Béziers (96 %), Nîmes et Levallois-Perret (95 %), Reims (94 %) et Toulouse (93 %). À l’opposé, certaines grandes villes font office de repoussoirs. C’est le cas de Marseille (19 %), Saint-Étienne (18 %), Paris (16 %) et Montpellier (15 %).
L’emploi public n’est donc pas rejeté. Au contraire, il attire. Il incarne une envie de stabilité et d’engagement, mais attend encore des réponses concrètes à des attentes modernes : mobilité interne, salaires, reconnaissance, concluent les auteurs de l’enquête. Selon eux, à l’approche des élections municipales de 2026, « les signaux sont clairs : l’attractivité de l’emploi public est un enjeu démocratique. Les Français veulent du sens, pas seulement un statut. »
