À Champigny-sur-Marne, le crématorium anticipe la nouvelle réglementation sur les rejets de pollution atmosphérique

Publié le 10 octobre 2014 à 0h00 - par

En 2018, les crématoriums devront rejeter de l’air « propre ». Un sur deux n’a pourtant pas encore commandé son nouveau système de filtration.

Comme les futures installations neuves, les 167 crématoriums recensés début juillet devront posséder de nouveaux systèmes de filtration avant le 16 février 2018, afin de limiter les rejets de polluants atmosphériques. En effet, un arrêté fixe, pour chaque polluant, les quantités maximales admises dans les gaz rejetés à l’atmosphère.

Un texte qui sera difficilement respecté, la moitié des installations n’ayant pas encore passé commande d’un nouveau dispositif, malgré des procédures longues et des fabricants surchargés. Et, si l’arrêté a été publié en 2010, il n’existe toujours pas de décret…, précise François Michaud Nérard, directeur général des services funéraires de la Ville de Paris.

Bien que les études de risque sanitaire montrent que les crématoriums ne sont pas dangereux même lorsqu’ils ne sont pas équipés d’un système de filtration, ils produisent des polluants, rejetés avec les gaz dans l’atmosphère : dioxine et monoxyde de carbone, oxydes de soufre, oxydes d’azote, composés organiques volatiles, acide chlorhydrique et acide sulfurique. Un crématorium sur deux a déjà eu des problèmes de conformité pour les poussières émises. Et les amalgames dentaires brûlés lors de la crémation entraînent une pollution au mercure.

Récupération d’énergie

Anticipant largement ces nouvelles obligations réglementaires, le crématorium de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a inauguré un dispositif propre fin septembre.

Créé par le Syndicat intercommunal funéraire de la région parisienne (Sifurep), qui en a délégué la gestion aux services funéraires de la Ville de Paris en 2005, il supprime poussières, acides et métaux lourds grâce à un système de filtration complexe.

Le bâtiment est conçu dans une démarche haute qualité environnementale (HQE), avec notamment un chauffage par pompes à chaleur. Plutôt qu’un système de récupération basique des calories de refroidissement des fumées pour le chauffage, qui n’aurait pas été rentable, la chaleur des appareils de crémation est récupérée pour réchauffer l’air de combustion. Objectif : réduire la consommation de gaz de 20 % par rapport à une installation classique.

Le coût total du projet, travaux d’adaptation du bâtiment compris, s’élève à 928 000 euros. Pour éviter aux familles une hausse brutale des tarifs, une augmentation des tarifs sera progressive sur cinq ans, ce qui permettra de respecter l’équilibre financier des contrats de concession.

Lauréate d’un appel à projets pour l’amélioration de la qualité de l’air, l’installation a bénéficié d’une subvention du conseil régional d’Île-de-France de 100 000 euros.

Marie Gasnier


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