Un projet pilote de forêt cinéraire en suspens en Haute-Garonne

Publié le 7 novembre 2019 à 10h30 - par

Un projet, pilote en France, de forêt cinéraire a été suspendu dans l’attente d’une analyse juridique du ministère de l’Intérieur, a-t-on appris mercredi 6 novembre 2019 auprès de la mairie d’Arbas, à l’origine de l’initiative, en Haute-Garonne.

Un projet pilote de forêt cinéraire en suspens en Haute-Garonne

Le concept, notamment déjà mis en place en Allemagne, offre aux personnes ayant choisi l’incinération de faire reposer leurs cendres au pied d’une quarantaine d’arbres dédiés dans une forêt située à quelque mille mètres d’altitude propriété de cette petite commune pyrénéenne.

« La sous-préfète de Saint-Gaudens nous a dit la semaine dernière de mettre le projet en stand-by en attendant un courrier du ministère de l’Intérieur », a expliqué à l’AFP la maire d’Arbas, Sylvie Simpson. « Mais nous n’avons toujours rien reçu, et ne savons pas à quoi nous attendre ».

Ce nouveau coup de frein est intervenu selon elle après un premier « appel à la prudence » que la sous-préfète lui avait adressé lors d’une réunion en septembre, en lui indiquant que le dossier serait transmis au ministère de l’Intérieur.

Une « analyse juridique est en cours au ministère de l’Intérieur, qui n’a donc pas encore statué », a pour sa part indiqué la préfecture de Haute-Garonne, selon laquelle « seul un conseil de prudence a été adressé à la mairie ».

Dans l’immédiat, l’attente remet en cause la tenue de la première cérémonie censée inaugurer la forêt cinéraire, avec l’inhumation de cendres au pied d’un arbre le 18 novembre, a souligné à l’AFP la conseillère municipale Céline Salviac Malbert, très engagée dans le projet.

« Est-ce qu’on est hors la loi, je ne sais pas, mais il aurait fallu le relever avant », a-t-elle estimé, soulignant que la délibération du conseil municipal lançant le projet en début d’année « avait été validée sans problèmes par la sous-préfecture ».

« De notre point de vue, nous avons un dossier solide légalement », qui jusque là n’avait pas rencontré d’opposition, a aussi relevé Élia Conte Douette, une juriste en environnement qui a créé l’opérateur du site, CIME’TREE.

La maire se veut toutefois « sereine » : « avec ce projet nous allons faire jurisprudence, on peut comprendre qu’un peu de temps soit nécessaire pour bien border les choses ».

Selon Mme Conte Douette, l’initiative a suscité un vif engouement, avec déjà une cinquantaine de concessions vendues. Au départ, 216 étaient prévues et leur nombre pourrait augmenter si finalement le projet est débloqué.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». ©Agence France-Presse 2019


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