ADMR : la place des aînés est un réel enjeu de société

Publié le 18 juin 2018 à 6h03 - par

L’ADMR suggère d’aller vers une société plus inclusive et respectueuse vis-à-vis des personnes âgées.

ADMR : la place des aînés est un réel enjeu de société

Alors que le président de la République a annoncé, le 13 juin, la construction d’un « nouveau risque » et le vote, « avant la fin de l’année 2019 », d’une loi sur la dépendance, pour l’ADMR la question de la perte d’autonomie « n’est pas que financière ». Selon cet acteur associatif majeur des services et de l’accompagnement des personnes à domicile, la place des aînés constitue « un réel enjeu de société ».

Si l’ADMR salue les mesures dévoilées le 30 mai par la ministre des Solidarités et de la Santé pour améliorer la prise en charge de la dépendance, « il s’agit, une fois encore, de mesures d’urgence, qui n’apportent pas de solution pour un financement pérenne, ambitieux et à la hauteur de l’enjeu ». En outre, l’accent est mis sur des mesures d’amélioration de l’accueil en Ehpad. « Or les Français, dans leur immense majorité, plébiscitent le maintien à domicile », rappelle l’association, forte de 2 700 associations locales rassemblant 94 000 salariés et 100 000 bénévoles.

« Quelle société voulons-nous ? Quelles valeurs souhaitons-nous transmettre à nos enfants ? La place de nos aînés et leur accompagnement à domicile constituent, d’un point de vue éthique, un vrai enjeu de société », affirme l’ADMR. L’alerte lancée au mois de mai par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) pointe les conditions de vie difficiles des personnes âgées et leur manque d’intégration dans la société. « Ne pas prendre pleinement en charge nos aînés, ne pas les considérer comme des citoyens acteurs à part entière de la vie collective, serait une indignité grave pour notre société », martèle l’association. « L’âge et la perte d’autonomie ne doivent pas, ne peuvent pas, représenter un facteur de discrimination sociale ». Et l’ADMR d’insister : « Donnons-nous les moyens pour aller vers une société plus inclusive et respectueuse vis-à-vis des personnes âgées ».

Le défi est également économique, n’oublie pas l’organisation. Rappel : l’aide à domicile souffre d’un sous-financement chronique qui ne permet pas, dans bien des cas, d’apporter le niveau d’accompagnement suffisant aux personnes. « Pour les mêmes raisons, financières, notre secteur souffre d’un manque d’attractivité et peine à attirer les bons profils et à recruter massivement », pointe l’ADMR. Pourtant, les perspectives démographiques, les attentes fortes des seniors désireux de préserver leur qualité de vie, tout indique que le secteur de l’aide et des soins à domicile est « porteur de métiers d’avenir, où l’humain joue un rôle central ». Et l’association de conclure : « Notre société doit se donner les moyens de faire face à cet enjeu avec courage et justice : c’est véritablement la question du vivre ensemble qui se pose ! ».


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