Le Collectif Handicaps, qui regroupe 51 associations, milite « pour une revalorisation salariale » dans un secteur qui peine à recruter et où manquent 30 000 postes (5 % des effectifs), avec des « familles impactées par ce déficit d’accompagnement », a dit Luc Gateau, président de l’Unapei au cours d’une visioconférence de presse. « En début de carrière, un éducateur spécialisé touche 1 380 euros par mois, il faut créer une dynamique autour de la formation pour ces carrières médico-sociales », a insisté Véronique Davallet-Pin, mère de trois enfants dont un garçon de 20 ans polyhandicapé, qui est accueilli cinq jours et trois nuits par semaine dans un institut médico-éducatif (IME) en Savoie.
« Avec le tsunami Covid et l’épuisement du personnel, il y a eu une vague de démissions. L’IME a fermé ses unités à tour de rôle, recruté des intérimaires qui ne sont pas formés », raconte cette mère, membre d’un collectif de parents baptisé « À bout de souffle ». Elle a insisté sur « la nécessité absolue de tenir ces établissements ouverts », ajoutant que « l’inclusion est un très joli mot sur le papier mais encore faut-il y mettre le prix ».
Le président du Collectif Handicaps, Arnaud de Broca, a fait part d’une « insatisfaction réelle » au terme du quinquennat d’Emmanuel Macron qui avait « créé des attentes ». Il a dit aussi sa « colère devant l’absence du thème du handicap dans la campagne présidentielle ».
Les 3 et 15 mars 2022, les candidats sont invités à un « grand oral » par le collectif qui porte plusieurs revendications dont l’inscription dans la Constitution du « principe de l’accessibilité universelle », une « valorisation des compétences, des métiers et des carrières » et la création d’un revenu minimum d’existence au moins égal au seuil de pauvreté.
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