Handicap : une « conférence nationale » à l’Élysée pour des résultats « tangibles »

Publié le 11 février 2020 à 9h12 - par

Un numéro d’appel unique pour répondre à l’angoisse des familles, des places supplémentaires dans les établissements spécialisés, un effort sur la scolarisation : Emmanuel Macron doit annoncer mardi 11 février 2020 de nouvelles mesures pour améliorer de manière « tangible » la vie des personnes handicapées.

Handicap : une "conférence nationale" à l'Élysée pour des résultats "tangibles"

Pour tout comprendre

Cette « Conférence nationale du handicap » (CNH) est organisée à mi-mandat, ce qui permet de « faire un premier bilan » des mesures décidées depuis le début du quinquennat et d’en prendre d’autres « que nous avons encore le temps de mettre en œuvre » d’ici 2022, indique-t-on à l’Élysée.

Près de 500 invités – responsables associatifs, chefs d’entreprises, citoyens, élus, directeurs d’école – sont attendus à l’Élysée dans la matinée, d’abord pour « un temps d’échanges et de débat » en présence d’une dizaine de ministres, puis pour un discours dans lequel le président devrait insister sur la nécessité d’obtenir « des résultats tangibles ».

Symboliquement, l’événement a été programmé exactement 15 ans après l’adoption d’une loi majeure pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Claude Chirac, la fille du président d’alors, reviendra d’ailleurs elle-même mardi 11 février 2020 sur cette étape.

En 2017, Emmanuel Macron avait fait de l’inclusion des personnes handicapées l’« une des priorités du quinquennat », avec l’ambition affichée de simplifier les démarches administratives dénoncées comme étant « trop complexes ».

Le dossier est également suivi attentivement par son épouse Brigitte Macron, qui a reçu des femmes handicapées à l’Élysée et est apparue dans la mini-série « Vestiaires » sur France 2.

Cette réunion intervient dans un contexte délicat pour l’exécutif, qui peine à convaincre les Français sur sa politique sociale, comme l’a illustré la récente polémique créée par le rejet, à l’Assemblée nationale, d’un allongement du congé après le décès d’un enfant.

Les associations défendant les personnes handicapées ont rappelé ces derniers jours leur impatience. « Chaque jour des enfants ne peuvent accéder à une école, des travailleurs doivent quitter leur entreprise car les logiciels utilisés ne sont pas adaptés, des personnes ne peuvent aller où elles veulent en raison de multiples obstacles », a écrit le collectif Handicaps dans une tribune publiée par Le Journal du Dimanche.

« Taper du poing sur la table »

« Il est temps de taper du poing sur la table et d’affirmer qu’il n’est plus possible de ne pas appliquer la loi, de connaître une telle inégalité de traitement selon les territoires », a martelé le collectif.

Parmi les mesures qui doivent être annoncées mardi 11 février 2020, la création d’ici l’an prochain d’un numéro d’appel unique, le 360, qui permettra aux familles de sortir de « l’errance de guichet en guichet » et d’être accompagnées dans leur recherche d’une prise en charge pour leur proche en situation de handicap. Les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) recevront 50 millions d’euros supplémentaires, sur les deux ans qui viennent, pour pouvoir répondre plus rapidement aux demandes des familles.

Le gouvernement entend également lutter contre les départs contraints vers des établissements spécialisés en Belgique – quelque 500 adultes, chaque année, quittent ainsi la France faute de solutions près de chez eux. Pour contribuer à y remédier, un millier de nouvelles places doivent être créées, plus 2 500 solutions en établissements ou dans des services médico-sociaux. Soit 6 000 places supplémentaires, en comptant celles déjà annoncées pour 2021-2022.

Sur le front de l’emploi des personnes handicapées, le gouvernement entend mettre l’accent sur le développement de l’apprentissage.

Un millier de jeunes en service civique seront par ailleurs recrutés comme « ambassadeurs » de l’accessibilité des lieux recevant du public : ils iront à la rencontre des commerçants ou des responsables d’établissements pour les aider à se mettre en conformité avec les normes.

La CNH devrait également aborder la question de l’accessibilité des démarches administratives en ligne – ce qui suppose notamment des portails web compatibles avec les logiciels de synthèse vocale, pour les aveugles et malvoyants – ou de certaines œuvres audiovisuelles. Cette accessibilité « demeure l’exception et non la norme », a déploré le Conseil national du numérique (CNNum), une instance consultative, dans un rapport remis la semaine dernière au gouvernement.

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