Au CHU d’Amiens, une salle de régulation médicale simulée par téléphone pour le personnel Samu

Publié le 31 janvier 2019 à 13h40 - par

Le CHU d’Amiens a annoncé mercredi 30 janvier 2019 la création d’une salle de régulation médicale simulée par téléphone destinée à former les professionnels des Samu-Centres 15, une « nécessité » renforcée après le décès d’une jeune femme à Strasbourg en décembre 2017 suite à une mauvaise prise en charge par le Samu.

Au CHU d'Amiens, une salle de régulation médicale simulée par téléphone pour le personnel Samu

Cette salle fonctionnera de façon expérimentale jusqu’en septembre 2019, où elle devrait ensuite accueillir un large public d’assistants de régulation médicale (ARM), les premiers à répondre au 15, et de médecins régulateurs urgentistes et généralistes, selon Christine Ammirati, cheffe du pôle médecine urgence-médecine légale au CHU. « Si nous parvenons à en former environ 200 par an, ce serait déjà bien », a-t-elle indiqué, précisant que d’autres dispositifs « SimURégul » pourraient voir le jour, « un dans Sud, un dans le Nord et peut-être un à Paris ».

Concrètement, un ordinateur doté d’un logiciel de prise en charge d’appels a été installé dans cette salle reproduisant une salle de Samu. Au bout du fil, de vrais acteurs simulent un appel. Charge au formateur d’envoyer ensuite les réponses, en fonction des questions qui lui sont posées par les formés. « C’est très personnalisé », explique Mme Ammirati. Elle cite ainsi un exercice simulant une adolescente cachée dans un placard, dans un collège, lors d’un attentat. « On est complètement plongé dans cette situation, on oublie qu’on est dans une salle de simulation, on entend des tirs derrière ».

Ces types de postes sont « à haut potentiel médico-légal » et « avec des situations pouvant conduire à l’erreur compte tenu de la charge de travail dans des contraintes de temps restreint, des interruptions de tâches… », observe le CHU. « La malheureuse affaire de Strasbourg a renforcé la nécessité de la formation des personnels de Samu. Cette formation, qui renforce la sécurité des soins, aurait vu le jour sans cette affaire, nous y travaillions d’ailleurs depuis avant » ce drame, affirme Mme Ammirati.

Âgée de 22 ans et mère d’un enfant de 18 mois, Naomi Musenga est morte le 29 décembre 2017. Elle avait été prise en charge avec « un retard global de près de 2h20 », selon un rapport de l’Inspection des affaires sociales (Igas), après un premier appel qui n’avait pas été pris au sérieux par une opératrice du Samu.

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