Après les incendies, les départements invitent à repenser les moyens des pompiers

Publié le 14 octobre 2022 à 10h15 - par

Un meilleur accès aux moyens aériens, plus de sapeurs-pompiers : après un été dantesque sur le plan des incendies, une « mission flash » de l’Assemblée des départements de France (ADF) pointe des besoins accrus face au changement climatique.

Après les incendies, les départements invitent à repenser les moyens des pompiers

« Le système a tenu (…) cependant l’été 2022 a peu de chances de longtemps rester exceptionnel », affirment les rapporteurs de la mission présentée jeudi 13 octobre 2022 à Agen lors du 91e congrès des départements, financeurs des services d’incendie et de secours (SDIS). Face à « l’intensité et l’étendue géographique inédite des incendies de forêts » cette année, cette mission « de retour d’expériences » a été lancée par le président d’ADF, François Sauvadet, et confiée à deux présidents de départements, Jean-Luc Gleyze (Gironde) et André Accary (Saône-et-Loire).

Cet été, 62 000 hectares de forêt ont été ravagés à travers l’Hexagone, du Finistère aux Bouches-du-Rhône en passant par le Jura et bien d’autres départements. Celui de la Gironde a été le plus touché avec près de la moitié de la surface sinistrée totale. Dans la lutte contre les feux, les moyens aériens ont été « décisifs » et à l’avenir, « leur potentiel opérationnel doit être augmenté, à la fois par l’optimisation des ressources existantes et leur accroissement à terme », souligne le rapport. Il appelle à un « prépositionnement zonal adapté » des avions et hélicoptères bombardiers d’eau, historiquement concentrés dans le sud de la France, avec une base à Nîmes et une présence en Corse, où les risques étaient les plus importants jusque-là.

« La doctrine d’attaque des feux naissants est vitale. Il faut intervenir le plus vite possible sur un feu comme lors d’une crise cardiaque », souligne Jean-Luc Gleyze, interrogé par l’AFP. Pour l’élu, une qualification du risque anticipée et élaborée avec l’aide des acteurs locaux pourrait permettre de « dégager des avions » plus rapidement afin de contrer de potentiels départs de feux.

Solidarité nationale

Au niveau humain, des renforts venus de toute la France et même d’Europe ont été nécessaires pour aider les pompiers girondins. Lors du premier incendie à Landiras, « la totalité des moyens du SDIS-33 (opérations de la vie courante comprises) a été engagée lors de la matinée du 18 juillet 2022. Il ne restait plus aucun moyen disponible, dans aucune caserne », relève le rapport en réclamant une augmentation du nombre de sapeurs-pompiers professionnels, un recrutement accru de volontaires et une formation plus importante sur les feux de forêt.

Les rapporteurs de la mission appellent aussi à « généraliser la mission DFCI » et à « rénover le financement des SDIS » qui ont vu leurs capacités d’investissement « largement obérées, et dépourvues depuis 2019 de soutien direct de l’État ». Aujourd’hui, plus de la moitié du financement est assuré par les départements.

« Quand on achète un camion, l’État ne nous aide pas », regrette Jean-Luc Gleyze qui rappelle l’importance d’une solidarité nationale. Selon lui, les assurances pourraient aussi être davantage sollicitées, en particulier à travers un calcul de la « valeur du sauvé » (correspondant aux pertes qui auraient eu lieu sans l’intervention des secours).

Deux tables rondes sur les incendies, auxquelles participe notamment la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, Caroline Cayeux, étaient au menu du congrès d’ADF jeudi 13 octobre 2022 après-midi à Agen.

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