800 ouvrages vont être sécurisés sur les 10 000 qui nécessitent des travaux

Publié le 14 mars 2024 à 11h00 - par

Environ 800 ponts communaux vont faire l’objet de travaux de sécurisation sur les quelque 10 000 ouvrages qui nécessitent des « mesures de sécurité immédiates », a-t-on appris mercredi 13 mars 2024 lors d’une table ronde au Sénat.

800 ouvrages vont être sécurisés sur les 10 000 qui nécessitent des travaux
© Par Momentmal - Pixabay.com

La France compte entre 200 000 et 250 000 ponts, dont 100 000 communaux.

« Au total, 25 000 ponts communaux nécessitent des travaux, dont 10 000 ont besoin de mesures de sécurité immédiates, parmi lesquels 4 000 font l’objet d’un désordre grave de structure, tandis que 25 000 sont globalement en bon état et 50 000 sont entre les deux », a résumé Pascal Berteaud, directeur général du Centre d’études et d’expertise sur les risques (Cerema), devant la commission de l’aménagement du territoire.

Après l’effondrement spectaculaire du viaduc autoroutier Morandi à Gênes (Italie), qui avait fait 43 morts en 2018, un rapport du Sénat avait dressé un état des lieux alarmant, avec « au moins 25 000 ponts » considérés en France comme en « mauvais état structurel et posant des problèmes de sécurité ». En cause notamment, le vieillissement du patrimoine conjugué à un « sous-investissement chronique » pour l’entretien. Les sénateurs avaient appelé à un « plan Marshall » et réclamé 130 millions d’euros par an pendant dix ans pour les collectivités territoriales. Depuis, le gouvernement a lancé en 2020 un premier programme à destination des communes, puis un second en septembre.

« Au total, 55 millions ont été débloqués pour réaliser des diagnostics et 55 millions pour des travaux », a précisé à l’AFP Pascal Berteaud.

Avec cet argent, 60 000 ponts communaux doivent être audités et faire l’objet d’un diagnostic. Pour mieux accompagner le élus, un service « SOS Ponts » a par ailleurs été mis en place. Mais depuis septembre, seules une centaine de demandes de subventions ont été reçues.

« Environ 800 ponts vont pouvoir bénéficier de subventions pour la réalisation de travaux », a indiqué M. Berteaud. « Est-ce que les moyens sont suffisants ? Oui. Est-ce que ça marche ? Non », a-t-il reconnu devant les sénateurs. « On est au début du processus et il n’est pas illogique que ça démarre lentement », a-t-il toutefois nuancé.

« Depuis le rapport du Sénat, on observe une dégradation avec 25 % d’ouvrages en état structurel dégradé contre 18 à 20 % en 2019 », a relevé Éric Ollinger, de la Direction générale des infrastructures (DGITM).

« La situation s’améliore peu et le temps nous rattrape parce que les ouvrages étant de plus en plus anciens, de nouvelles dégradations apparaissent », a constaté Sylvain Laval, de l’Association des Maires de France. « On en revient toujours à la question de l’arbitrage budgétaire. Dans une petite commune rurale, quand il faut choisir entre l’école et le pont, le choix est vite fait », a-t-il reconnu.

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