Canicule : les pistes des villes d’Île-de-France pour rester au frais

Publié le 25 juillet 2022 à 7h59 - par

Les communes d’Île-de-France, densément peuplées et où le béton règne en maître, commencent à repenser leurs infrastructures pour rester au frais pendant les pics de chaleur.

Canicule : les pistes des villes d'Île-de-France pour rester au frais

À Saint-Denis, le parc de la Légion d’Honneur, en centre-ville, se retrouve vite saturé dès que les Dionysiens cherchent à échapper aux fortes chaleurs. Alors, la mairie tente de multiplier les endroits où profiter d’un peu de frais. Du point de vue du maire (PS) Mathieu Hanotin, « c’est une nécessité, surtout pour une population qui ne part pas forcément en vacances. « Face aux vagues de chaleur toujours plus précoces, « on peut ouvrir les parcs la nuit en fonction de la chaleur, ou des points-relais où les personnes âgées peuvent reprendre leur souffle », propose l’élu. À terme, la municipalité cherche à « démultiplier » les îlots de fraîcheur sur les places où l’ombre est rare, ajoute Laurent Monnet, adjoint à la transformation énergétique.

Pour atteindre cet objectif, Saint-Denis cache sous ses pieds un atout précieux : des ruisseaux enfouis lors de l’expansion de la ville au siècle dernier. « Nous voulons faire réapparaître cette eau sous une forme ou une autre », indique à l’AFP M. Monnet. Alors que les canicules sont amenées à se répéter, s’allonger et s’intensifier à cause du réchauffement climatique, avertissent les scientifiques, le maire (PS) d’Alfortville (Val-de-Marne) Luc Carvounas insiste sur la nécessité de « changer de paradigme. » « Les maires ont collectivement pris conscience que la nature en ville était une nécessité », soutient M. Carvounas, également à la tête de l’Association des maires du Val-de-Marne.

Registres

Dès que possible, les communes se verdissent, isolent leurs bâtiments et veillent avec les associations à la santé des personnes les plus vulnérables. Depuis la canicule meurtrière de 2003, les communes doivent tenir un registre où les plus de 65 ans peuvent s’inscrire pour recevoir un appel de la mairie lors des vagues de chaud. En parallèle, certaines mairies, comme celle d’Alfortville, ouvrent des salles communales climatisées.

Mais l’intérêt de cette mesure est relatif. « Je pourrais compter sur les doigts d’une main le nombre de personnes qui y entrent », plaisante Luc Carvounas. Laisser tourner la climatisation des salles de la commune est contre-productif, assure également Danielle Valero, première adjointe d’Évry-Courcouronnes (Essonne). « Quand il fait chaud, les gens vont dans les centres commerciaux », constate l’élue chargée de la transition écologique.

À Évry-Courcouronnes, comme dans de nombreuses communes nouvelles, la température dans certains quartiers résidentiels devient invivable lors des pics de chaleur : 7 degrés séparent une cour d’école protégée par des arbres d’une place au milieu des grands ensembles des Pyramides, selon l’élue. « Il faudrait végétaliser les toits et les terrasses des immeubles », plaide Mme Valero. Mais elle regrette que « pour les bailleurs, c’est cher, et ils risquent de répercuter le coût des installations sur la facture des locataires ».

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