Quartiers : le gouvernement signe le « Pacte de Dijon » avec 86 villes et intercommunalités

Publié le 18 juillet 2018 à 7h00 - par

Édouard Philippe a paraphé lundi 16 juillet avec 86 grandes villes et intercommunalités le « Pacte de Dijon », qui veut fonder une nouvelle méthode de travail entre ces collectivités et l’État en direction des quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Quartiers : le gouvernement signe le "Pacte de Dijon" avec 86 villes et intercommunalités

Présenté début avril à Dijon, ce pacte a été élaboré par deux associations d’élus, France urbaine et l’Assemblée des communautés de France (AdCF), représentées lundi à Matignon par leurs présidents Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, et Jean-Luc Rigaut, maire et président du Grand Annecy.

Il décline plusieurs axes – emploi, numérique, renouvellement urbain, mobilités, éducation, formation, action sociale, sécurité, justice… – sur lesquels les métropoles et agglomérations sont prêtes à s’engager, avec le concours de l’État. Une démarche à laquelle Emmanuel Macron avait dit « Banco », en présentant en juin ses mesures pour les quartiers et territoires défavorisés.

Évoquant « une bonne nouvelle et surtout un signe de confiance » de l’État envers ces collectivités, M. Moudenc a précisé que ce Pacte de Dijon s’inspirait de la « même philosophie » que le rapport commandé à Jean-Louis Borloo et remis en avril au gouvernement, sans pour autant être réellement repris.

Les « orientations politiques » du Pacte nécessiteront des discussions locales avec les préfets pour leur mise en œuvre, a ajouté M. Moudenc à l’issue de la signature.

« Le Premier ministre a pris l’engagement de dire : revoyons-nous dans six mois pour faire un point d’étape », a souligné M. Rigaut, en annonçant la création de « groupes thématiques ».

Cette signature s’inscrit dans un contexte de rapports houleux entre l’État et certains réseaux d’élus (les régions, les départements, certains maires au sein de l’AMF), qui se sont matérialisés par le boycott partiel de la dernière Conférence nationale des territoires. Le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard, cité par Le Monde, a pour sa part semblé abonder dans le sens des contestataires en déplorant « un passage en force » du gouvernement avec les collectivités, notant que l’exécutif avait tendance à « trop vouloir s’appuyer sur France urbaine ».

« Il y a des élus qui aiment les postures politiques, nous on n’aime pas trop ça », a déploré lundi M. Moudenc.

« On préfère le travail de fond. La musique que certains veulent faire entendre c’est que le gouvernement ne travaille pas avec les élus locaux ou n’écoute pas les associations d’élus. Nous, on a fait un travail et le gouvernement le prend à son compte. Comment voulez vous qu’on s’en plaigne ? » s’est-il interrogé.

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