Le numérique pour améliorer l’action publique

Publié le 11 mars 2013 à 0h00 - par

Formation des élus, mutualisation des applications, gestion des identités numériques sur les sites publics… Une étude propose dix mesures pour renforcer la compétitivité française par le numérique.

La France doit améliorer sa compétitivité grâce au numérique et à l’innovation, selon une étude de l’Institut Montaigne1. Constatant notamment que le secteur public est inadapté à la grande rapidité de gestion et à la complexité induites par le numérique, le « think tank » émet trois propositions concrètes. L’auteur, Gilles Babinet, ancien président du Conseil national du numérique, considère notamment qu’il est nécessaire de former les élus et les hauts fonctionnaires afin de leur permettre de comprendre l’importance d’encourager le recours aux technologies, aux infrastructures et aux services offerts par le numérique.

Cette formation, obligatoire, pourrait être intégrée notamment dans les cours de l’École nationale d’administration (Ena), de l’Institut national des études territoriales (Inet), ou ceux des instituts régionaux d’administration.

Cette formation permettrait aux élus et managers territoriaux de mieux appréhender les réalisations numériques à l’œuvre dans leur collectivité. En outre, le droit à la formation des élus locaux (L. 2123-12 du Code général des collectivités territoriales) pourrait intégrer une formation aux infrastructures et aux usages du numérique en tant que priorité.

Mutualiser les logiciels des collectivités

Autre proposition de l’Institut Montaigne : développer l’ouverture des données publiques (« open data ») à tous les citoyens, notamment en matière d’éducation et de santé. Des standards d’échanges de données pourraient favoriser une nouvelle dynamique économique, en restaurant la confiance des internautes. Sur les sites publics en ligne, un service sécurisé d’authentification des identités pourrait être créé.

Par ailleurs, il faudrait encourager les collectivités à mutualiser leurs applications informatiques en les « virtualisant » (« cloud computing » ou informatique en nuage, services « Saas » d’abonnement à un logiciel) ; cette pratique pourrait être rendue obligatoire en 2016. Ainsi, cela éviterait que chaque collectivité développe son propre logiciel pour offrir des fonctions qu’un logiciel existant fournit déjà.

Un site, fonctionnant comme une sorte de magasin à l’image de l’Apple store, pourrait fournir aux agents des collectivités des applications libres, afin de favoriser la mutualisation et la réutilisation des applications. Une collectivité qui développerait un nouveau logiciel pourrait alors le mettre à disposition des autres structures administratives par l’intermédiaire de ce magasin et, le cas échéant, toucher une partie des revenus provenant de cette réutilisation.

L’Institut Montaigne estime également que l’éducation et la santé doivent constituer des secteurs prioritaires d’utilisation des outils numériques. À l’école, les mesures de développement des services dématérialisés devraient s’accompagner d’une évaluation très concrète : l’impact de leur utilisation sur les résultats des élèves.

Marie Gasnier

 

1. « Pour un new deal numérique », Étude de Gilles Babinet, avec la participation de Frédéric Créplet pour l’Institut Montaigne, février 2013

Photo : Copyright ©Institut Montaigne


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