Grenoble adopte les vignettes anti-pollution

Publié le 24 octobre 2016 à 15h07 - par

L’agglomération grenobloise va mettre en place dès cet automne un dispositif de vignettes automobiles anti-pollution permettant de restreindre la circulation des véhicules les plus polluants en cas de dégradation durable de la qualité de l’air.

Grenoble adopte les vignettes anti-pollution

Le dispositif des « certificats qualité de l’air », ces macarons de couleur qui identifient les véhicules en fonction de leurs émissions polluantes, entrera en vigueur le 1er novembre sur les 49 communes de la métropole alpine.

« Ce dispositif va permettre une gestion plus fine des pics de pollution », s’est félicité le préfet de l’Isère Lionel Beffre, au cours d’une conférence de presse, en opposant ce système à la « démarche binaire » de la circulation alternée.

Dès le 5e jour d’un épisode de pollution, les véhicules immatriculés avant le 1er janvier 1997 (sans vignette) ne seront plus autorisés à circuler dans l’agglomération ainsi que sur les accès autoroutiers à la métropole grenobloise. Cette restriction de circulation concerne environ 8 % des véhicules et devrait intervenir 3 à 4 jours par an en moyenne, selon un dossier de presse.

À partir du 7e jour de pollution, les véhicules munis des certificats 4 et 5 seront eux aussi interdits de circulation, soit 26 % des véhicules immatriculés au total.

La verbalisation en période de pic de pollution n’interviendra qu’à partir du 1er janvier 2017. Une amende de 22 à 35 euros pourra être infligée aux automobilistes en infraction.

Avec ce dispositif, les particules fines liées au trafic routier devraient diminuer de 8 % les cinquième et sixième jours et de 37 % les jours suivants.

Les restrictions de circulation seront accompagnées de réductions des vitesses maximales autorisées et de tarifications réduites, voire de la gratuité (à partir du 7e jour), dans les transports en commun.

L’information sera diffusée dès la veille à 15h00 pour permettre aux usagers de modifier leurs habitudes de déplacement.

« Il s’agit de construire un rapport plus rationnel à la voiture », a souligné Yann Mongaburu, président (EELV) du syndicat mixte des transports en commun (SMTC).

Le vice-président de la communauté de communes du pays voironnais, Luc Rémond (Les Républicains), a néanmoins critiqué « les errements du ministère de l’Environnement » qui avait promis une « expérimentation fin 2015 » à Grenoble et la gratuité de la vignette « pour six mois ».

« Ça a fait flop. Tout le travail que nous avons fait en amont n’a pas été reconnu », a estimé l’élu.

Pour obtenir un certificat, les automobilistes doivent en faire la demande sur www.certificat-air.gouv.fr pour un coût de 4,18 euros. Le SMTC s’est engagé à rembourser en tickets de transport les automobilistes ayant acheté leur vignette avant le 1er janvier.

Jusqu’à présent, seul Paris avait prévu des restrictions, en interdisant notamment les voitures immatriculées avant le 1er janvier 1997 la semaine entre 8h00 et 20h00. À Strasbourg et Bordeaux, des consultations sont engagées.

La pollution atmosphérique, troisième cause de mortalité évitable, responsable de 48 000 décès annuels en France, est pour une bonne part liée aux transports.

« Il y a un mort tous les trois jours lié à la pollution de l’air sur notre territoire », a souligné le maire de Grenoble Éric Piolle (EELV).

Contrairement aux idées reçues, la pollution à Grenoble n’est toutefois pas plus élevée que dans les villes de taille similaire. La « cuvette » grenobloise est touchée par des pics de pollution peu intenses mais plus longs.

En 2015, il y a eu 42 jours d’activation du dispositif préfectoral pour pollution de l’air à Lyon contre seulement 15 jours à Grenoble, selon Air Rhône-Alpes.

 
Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2016


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Aménagement des territoires »

Voir toutes les ressources numériques Aménagement des territoires