Conseils régionaux : la taille de la collectivité influence l’absentéisme

Publié le 10 novembre 2014 à 0h00 - par

Les régions dépenseraient 225 millions d’euros chaque année au titre des arrêts de travail. Et plus leur  effectif est important, plus le taux d’absentéisme est élevé.

Plus il compte d’agents, plus un conseil régional se trouve confronté à l’absentéisme, explique l’iFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques) qui vient de publier une étude assortie de recommandations pour réformer les régions*. En les classant par taille de population, il apparaît que six des huit plus importantes régions souffrent d’un taux d’absentéisme par agent supérieur ou égal à la moyenne nationale. Un constat confirmé par l’assureur Dexia-Sofcap et la région Aquitaine dans son bilan social 2012. Comment, dès lors, ne pas s’inquiéter de la réforme territoriale en cours, qui prévoit de fusionner les régions pour aboutir à une quinzaine d’entités ? En outre, les transferts de compétences des départements (routes, voirie, collèges) devraient renforcer les effectifs des régions : à la tête actuellement de 82 000 agents, elles devraient en absorber 100 000…

Lutter contre l’absentéisme est donc une priorité, estime l’iFRAP. Dans le secteur privé, le non-paiement de jours de carence est la principale mesure. Dans le secteur public, adoptée en 2012, elle a été supprimée à compter de 2014, alors que la Cour des comptes estimait qu’elle pouvait engendrer 122 millions d’euros d’économies pour les trois fonctions publiques, dont 65 millions d’euros pour la fonction publique territoriale, et que les arrêts de courte durée pour maladie ordinaire avaient commencé à diminuer. La Fondation iFRAP propose d’appliquer dans le secteur public la même règle que dans les banques : prise en charge des trois jours de carence pour deux arrêts de travail maximum dans un intervalle de douze mois.

Autres mesures envisageables : les primes d’assiduité ou les contre-visites médicales. Mais elles coûtent cher. Les fonctionnaires (stagiaires et titulaires) affiliés à la Caisse de retraite des fonctionnaires locaux (CNRACL) ne relèvent pas du régime général ; en cas d’arrêt de travail, c’est le plus souvent l’employeur territorial lui-même qui verse les prestations.

L’ iFRAP a calculé le coût de l’absentéisme dans les régions à 225 millions d’euros (37 000 euros annuels de salaire chargé en moyenne par agent x nombre d’agents équivalent temps plein que représentent les jours d’absences, toutes causes confondues, 365 jours par an). Il serait d’1,2 milliard d’euros pour l’ensemble de la fonction publique territoriale.

 

Marie Gasnier

 

* Étude « Régions : pour une vraie réforme », Société civile n° 150, par Sandrine Gorreri, 23 octobre 2014

 

8 à 14 jours d’absence de plus que dans le privé selon les régions

Les agents des conseils régionaux sont absents en moyenne 27,7 jours par an, dont 14,6 jours pour maladie ordinaire. Avec plus de 33 jours d’absence, Nord-Pas-de-Calais, Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur sont les mauvais élèves, tandis que les agents de Basse-Normandie, Champagne-Ardenne et Bretagne sont plus assidus : respectivement 20,8, 22,6 et 22,7 jours d’absence.


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