Évaluer l’absentéisme pour entreprendre une politique de prévention

Publié le 23 décembre 2019 à 10h15 - par

L’Association des DRH des grandes collectivités publie les résultats de son enquête nationale annuelle sur l’absentéisme dans la fonction publique territoriale. Au-delà des chiffres, elle incite les collectivités à entreprendre une démarche élargie de prévention des absences.

Évaluer l'absentéisme pour entreprendre une politique de prévention

L’Association des DRH des grandes collectivités (ADRHGCT) vient de rendre public son benchmark sur l’absentéisme (cf. encadré), mené en collaboration avec Havasu pour la quatrième année consécutive. Un outil qui permet aux communes de comparer les caractéristiques de leur absentéisme à la moyenne nationale de la fonction publique territoriale (FPT), de façon détaillée et structurée, et de lancer ensuite des politiques de prévention. En effet, les résultats de cette grande enquête, dont les données 2018 concernent 22 % des agents de la FPT, « permettent de dépasser les stéréotypes basés sur l’image de fonctionnaires beaucoup plus absents que les salariés du privé, précise Johan Theuret, président de l’ADRHGCT. Car la réalité est plus complexe et cet outil, associé à des démarches qualitatives, permet de progresser sur le champ de la connaissance des causes de l’absentéisme et de proposer des actions adaptées ». En outre, les accidents du travail et maladies professionnelles représentent 17 % des absences, sur lesquelles les collectivités ont un pouvoir de prévention direct.

La démarche doit être impulsée par la DRH et les directions opérationnelles et menée avec les institutionnels : CHSCT… L’absentéisme, dont l’analyse est complexe, résulte de nombreux facteurs. De ce fait, les directions devraient s’engager sur certains sujets connexes : prévention des risques professionnels, diminution de l’exposition aux facteurs de pénibilité, adoption de plans de formation pour accompagner les évolutions… La DRH appuie les démarches de diverses façons : méthodologie (analyse des statistiques), ingénierie (conseil en organisation, formation), accompagnement (équipe pluridisciplinaire)…

Orléans, par exemple, utilise les informations du benchmark comme base pour construire des « politiques de prévention pour le bien vivre au travail des agents » mieux ciblées sur les personnels les plus en risque, en agissant « plus finement ». Ayant identifié que les ripeurs étaient souvent absents, la métropole a constaté après analyse qu’ils subissaient des accidents du travail en grande majorité durant la première année, et ce après leur prise de poste. Une étude des causes ayant montré qu’ils se mettaient au travail sans préparation, il leur est proposé désormais de s’échauffer avec les animateurs sportifs municipaux avant de démarrer, pour prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS).

Martine Courgnaud – Del Ry

Quasiment stable sur un an, l’absentéisme dans la FPT s’élevait en moyenne à 8,37 % en 2018 contre 8,34 % en 2017 (7,85 % en 2015). Si les absences pour maladie ordinaire ont légèrement baissé (4,22 % contre 4,41 %), les autres causes sont en hausse : accidents du travail (0,94 % contre 0,89 %), maladie professionnelle (0,45 % contre 0,37 %), congés pour longue ou grave maladie (1,50 % contre 1,44 %), congés longue durée (1,27 % contre 1,23 %). Les filières techniques et médico-sociales dont les métiers comportent des critères de pénibilité physique et psychosociale, sont les plus touchées. Du reste, le taux d’absentéisme moyen atteint 10 % chez les agents de catégorie C, dont le taux d’absentéisme est aussi environ 2,5 fois plus élevé que les agents de catégorie A et 2 fois plus que les agents de catégorie B. Or, 12 % des agents de catégorie C de la FPT relèvent de la catégorie « active » qui regroupe les métiers pénibles et dangereux.

 


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