Le taux d’absentéisme se stabilise à un niveau élevé dans les collectivités

Publié le 27 novembre 2019 à 8h53 - par

En 2018, le taux d’absentéisme est stable par rapport à 2017 mais les arrêts de travail sont plus longs et leur gravité est accrue. Ce qui présente un impact important sur les finances des collectivités. Il convient donc de prévoir un plan de prévention pour limiter les absences.

Le taux d'absentéisme se stabilise à un niveau élevé dans les collectivités

Après une progression continue depuis dix ans, le taux d’absentéisme au sein des collectivités tend à se stabiliser, d’après le panorama Sofaxis 2019 sur la qualité de vie et la santé des agents dans les collectivités territoriales* paru en novembre. « Le rétablissement d’un jour de carence au 1er janvier 2018, pour l’ensemble des arrêts en maladie ordinaire, impacte fortement la mesure des absences au travail et a eu, en partie, l’effet escompté de limiter la survenance des arrêts maladie de courte durée », précise Vincent Lelong, directeur général de Sofaxis. Selon le ministère de l’Action et des comptes publics, le jour de carence pourrait engendrer 99 millions d’économies chaque année pour les collectivités et leurs établissements.

Mais si les arrêts de travail pour maladie ordinaire sont moins nombreux – ils représentent tout de même près de la moitié du taux d’absentéisme (59 %) contre 72 % en 2017, et plus de huit arrêts sur dix -, ils sont toutefois plus longs et plus graves. La baisse du micro-absentéisme est bénéfique pour les collectivités : les tâches sont mieux réparties et réalisées dans les meilleures conditions possibles, les agents sont plus engagés et le service à l’usager amélioré. Mais l’impact financier reste modéré. En effet, la durée des arrêts et les accidents du travail augmentent avec l’âge ; or, l’allongement des carrières a porté l’âge moyen des agents à 47 ans et demi en 2018. Six agents sur dix ont plus de 60 ans. De plus, les arrêts, étant plus graves, coûtent plus cher : en moyenne, 2 134 euros par agent, hors frais médicaux et charges patronales incluses (contre 2 112 euros en 2017).

La collectivité supporte la majorité de ces coûts. Avec l’appui des centres de gestion, elle peut chercher à mieux gérer l’absentéisme, en sensibilisant notamment ses agents à la prévention des risques professionnels. La mission d’inspection peut réaliser des audits de conformité des locaux et développer la sécurité au travail. « À l’avenir, il sera nécessaire d’aller au-delà des obligations légales et réglementaires en matière de prévention de l’absentéisme. Plusieurs leviers managériaux peuvent être utilisés et développés », explique Michel Hiriart, président de la FNCDG (Fédération nationale des centres de gestion). Les responsables hiérarchiques doivent être impliqués et responsabilisés par un suivi déconcentré des absences, qui tend aussi à responsabiliser les agents, qui se savent suivis et accompagnés. Il conviendrait de rendre systématique l’entretien de reprise d’activité pour informer l’agent des évolutions survenues pendant son absence. Par ailleurs, favoriser une mobilité préventive, fondée sur des bilans de compétences ou des formations, permet d’éviter l’usure, psychologique ou physique.

La collectivité doit aussi lutter contre l’apparition des risques psychosociaux et assurer le bien-être au travail, en associant par exemple les agents à la réflexion sur l’organisation. En outre, les contre-visites médicales visant à vérifier la justification des arrêts et l’aptitude de l’agent à reprendre le travail devraient être menées systématiquement. Ainsi, la loi de transformation de la fonction publique (article 40) ouvre la possibilité de développer la mission de médecine agréée et de contrôle dans l’ensemble des centres de gestion.

Marie Gasnier

* Source : Panorama 2019 Qualité de vie au travail et santé des agents dans les collectivités territoriales, Sofaxis, novembre 2019


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