« Engagées dans les fonctions publiques territoriale et hospitalière, les auxiliaires de puériculture et faisant fonction jouent un rôle essentiel, mais sont particulièrement exposées aux accidents de service et maladies professionnelles », explique la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL). Pour répondre à cet enjeu, le Fonds national de prévention (FNP) de la Caisse a lancé, en mars 2022, un appel à projets mobilisant 24 employeurs – 3 hospitaliers et 21 territoriaux (11 communes, 9 communautés de communes, 1 communauté d’agglomération).
Issue des travaux menés dans ce cadre, la recommandation « Prévenir les risques et améliorer les conditions de travail des auxiliaires de puériculture », publiée début septembre 2025, offre « une approche structurée et concrète avec une cartographie claire et synthétique des risques inhérents à ce métier, pour mieux les identifier et les anticiper, et de bonnes pratiques éprouvées, pour agir efficacement », assure la CNRACL. Construite sur l’analyse des meilleures pratiques des acteurs de terrain et leur expertise par les équipes du FNP, cette recommandation se veut opérationnelle avec nombre d’exemples facilement reproductibles.
La recommandation est structurée en deux parties.
Les risques professionnels des auxiliaires de puériculture
Les enseignements tirés de l’appel à projets permettent de lister les trois catégories de risques identifiés comme les plus prégnants : les risques biologiques et chimiques, les risques psycho-organisationnels et les risques physiques. L’exposition aux risques biologiques et chimiques est considérée comme modérée. Les risques psycho-organisationnels sont toujours prégnants. Importants, les risques physiques sont principalement concentrés sur les contraintes posturales, la manutention et le bruit. « Les postures contraignantes (notamment les postures “accroupie”, “agenouillée”, “assise prolongée” et l’inclinaison avant du buste) et les risques de manutentions (enfants, puis matériel) ressortent comme les facteurs de risques les plus exposants dans les cotations », précisent les auteurs de la recommandation.
Bonnes pratiques pour l’amélioration des conditions de travail des auxiliaires de puériculture
Les analyses conduites auprès des 24 employeurs ayant participé au projet ont permis d’orienter la réflexion vers des solutions à déployer pour limiter les risques identifiés autour des dimensions classiques d’ordre technique, organisationnelle et humaine. Ces réflexions ont abouti à l’élaboration de plans d’action construits autour de quatre axes communs.
- Le matériel ergonomique
La recherche de matériel ergonomique s’impose pour réduire les postures contraignantes et le risque d’apparition de troubles musculosquelettiques. La CNRACL préconise d’associer les agents à la recherche et au choix des matériels les plus pertinents. À titre illustratif, parmi les équipements acquis par une majorité d’employeurs, peuvent être mis en avant : des pinces de préhension et ramasse-jouet (pour éviter les flexions du tronc vers l’avant ou la flexion des genoux) ; des tables en demi-lunes, des tabourets et fauteuils ergonomiques adaptés ; des chariots à roulettes pour transporter les jouets ; des écharpes porte-bébé ; des lits modulables (pour réduire les postures contraignantes lors des couchages) ; des plans de change à hauteur variable.
- L’agencement des espaces de travail
« Favoriser un environnement de travail agréable, facilitant l’exercice des missions, protecteur de la santé et une circulation plus fluide au sein des établissements nécessite la mise en place d’une réflexion sur les bâtiments et la disposition des espaces, afin de limiter les contraintes tant sur la santé que sur l’organisation de l’activité », plaide la recommandation.
- Les organisations du travail
Au programme : prévenir les risques psychosociaux par l’évolution des organisations de travail ; engager une démarche qui renforce la dynamique collaborative et la cohésion d’équipe.
- Les parcours et compétences
Des leviers de fidélisation et de sécurisation des parcours professionnels peuvent se développer avec l’amélioration de l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants, mais également en permettant la montée en compétence régulière des équipes à travers des formations communes et des temps d’analyse de pratique, alors même que les attentes du corps social vis-à-vis des professionnelles évoluent, suggère la CNRACL.
Librement accessible en ligne, la recommandation élaborée par la CNRACL s’adresse aux employeurs, aux agents, aux représentants du personnel, aux organismes de prévention et à toutes celles et tous ceux engagés dans l’amélioration des conditions de travail des auxiliaires de puériculture.
