Climat : le Gouvernement lance une consultation sur une trajectoire de réchauffement de référence

Publié le 31 mai 2023 à 10h00 - par

Les territoires sont concernés au premier chef par l’adaptation au changement climatique. Les collectivités peuvent répondre à une consultation, lancée par le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires le 23 mai 2023, sur la définition d’une trajectoire de réchauffement de référence.

Climat : le Gouvernement lance une consultation sur une trajectoire de réchauffement de référence
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La France doit-elle se doter d’une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique, comme le préconise un rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD), publié en février dernier ? Le Conseil national de la transition écologique a également donné un avis favorable à l’unanimité pour qu’une trajectoire d’adaptation à 4°C en France métropolitaine soit élaborée. Le 23 mai 2023, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, a lancé une consultation nationale sur le sujet.

Fixer une trajectoire commune est, en effet, la première étape pour définir puis appliquer une stratégie d’adaptation au changement climatique et avancer de manière coordonnée dans tous les secteurs ainsi que dans tous les territoires, explique Christophe Béchu. Car aujourd’hui, malgré l’Accord de Paris qui fixe l’objectif de rester très en dessous de 2°C de réchauffement mondial par rapport à l’ère préindustrielle et de poursuivre les efforts pour ne pas dépasser 1,5°C, les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter. L’hypothèse d’un réchauffement mondial supérieur à 2°C d’ici la fin du siècle ne peut pas être exclue. Et, en France métropolitaine, le réchauffement climatique, plus intense, pourrait même tendre vers 4°C en l’absence de mesures additionnelles.

Définie à partir de deux scénarios, optimiste et pessimiste, la trajectoire de réchauffement (Tracc) servirait ainsi de référence à toutes les actions d’adaptation au climat. Des études de vulnérabilité nationales et locales identifieront, plus précisément, les conséquences attendues pour les différents niveaux de réchauffement de la Tracc, y compris lors d’événements peu probables, mais à forts impacts. Il s’agira ensuite de définir collectivement le niveau de protection que l’on souhaite atteindre.

Les collectivités sont bien entendu en première ligne pour améliorer la résilience de leur territoire face au changement climatique. La trajectoire sera donc intégrée dans les documents de planification territoriaux, comme base des études de vulnérabilité préalables à leur élaboration. Il faudra définir, par exemple, quelle route protéger à tout prix ou déplacer, décider s’il est acceptable qu’elle soit inondée une ou plusieurs fois par an… Il s’agira de choisir entre des actions préventives, permettant d’éviter les effets négatifs causés par l’évolution du climat, et les actions curatives, visant à réparer ces dégâts causés lorsqu’ils sont survenus.

Pour identifier les conséquences locales du changement climatique, les collectivités peuvent déjà s’appuyer sur certains outils, qui seront progressivement améliorés. Citons le portail DRIAS – Les futurs du climat – qui propose une cartographie interactive libre et gratuite des projections climatiques régionalisées ajustées sur la France. Les données de référence de la Tracc y seront intégrées à partir de la fin de l’année. Le portail DRIAS-Eau, qui intégrera les données de la Tracc dès 2024, permet de prendre en compte les données de simulations hydrologiques des bassins dans les schémas d’aménagement et de gestion des eaux (Sage). Quant à l’application Climadiag Commune de Météo-France, elle met à disposition des collectivités un diagnostic simple d’évolution du climat de leur territoire à horizon 2050.

La consultation enrichira la mise à jour du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), en cours, qui comportera des actions concrètes cohérentes avec la trajectoire. Les contributions sont attendues jusqu’à mi-septembre.

Marie Gasnier

Les niveaux de réchauffement de référence pourraient être : + 1,5°C en 2030, + 2°C en 2050 et + 3°C en 2100 au niveau mondial, soit un niveau de réchauffement en France métropolitaine d’environ + 2°C en 2030, + 2,7°C en 2050 et + 4°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle.


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