Qualité de l’air : l’indice va intégrer les particules fines

Publié le 20 septembre 2019 à 7h45 - par

Le gouvernement va réviser l’indice de la qualité de l’air pour le rendre plus « efficace », notamment en intégrant les particules fines, qui causent chaque année 48 000 morts prématurées, alors que la France fait toujours l’objet d’une procédure de l’Union européenne sur ce fléau.

Qualité de l'air : l'indice va intégrer les particules fines

La ministre de la Transition écologique a annoncé mercredi 18 septembre 2019 que l’indice ATMO, qui va de 1 (très bon) à 10 (très mauvais), allait désormais intégrer les mesures de ces particules particulièrement nocives. Il n’avait quasiment pas évolué depuis sa création en 2004, alors que les connaissances, mesures et règles sur la pollution de l’air ont progressé.

« J’ai entendu des critiques depuis longtemps sur le caractère inadapté de l’indicateur actuel et je dois dire que je les partage », a déclaré Élisabeth Borne à l’occasion de la Journée nationale de la qualité de l’air.

Le Conseil national de l’air (CNA), qui rassemble notamment élus, ONG, scientifiques et organismes de  surveillance, s’était prononcé la semaine dernière « à l’unanimité » pour cette réforme qui prévoit en particulier l’intégration dans l’indice des particules fines PM2,5 (inférieures à 2,5 micromètres).

L’indice actuel, utilisé dans les agglomérations de plus de  100 000 habitants, agrège quatre des principaux polluants de l’air (particules PM10, ozone, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre).

Avec l’ajout des PM2,5 qui pénètrent plus facilement les barrières de l’organisme, le futur indice qui devrait être mis en place début 2020, sera « plus efficace pour la santé publique », a souligné le ministère. Il sera également accessible sur tout le territoire et « plus lisible ».

La qualité globale mesurée pourrait bien aussi s’en ressentir. Le président du CNA, le député (LREM) Jean-Luc Fugit, assume la possibilité « d’avoir un indicateur qui soit plus souvent indicateur de mauvaise qualité de l’air. Mais ça pourra être un moteur pour l’action, peut-être que ça donnera une motivation supplémentaire pour agir, l’essentiel c’est qu’on arrive à baisser les niveaux réels de pollution dans ce pays ».

Métro plus pollué que la rue

L’annonce intervient alors que la France, comme sept autres pays européens, a été renvoyée devant la Cour de justice pour non-respect des normes de pollution de l’air.

Et selon des chiffres rendus publics mercredi par le Centre technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa), si les émissions de polluants baissent globalement en France, notamment les gaz à effet de serre, certains objectifs ne sont toujours pas atteints. Notamment pour les oxydes d’azote (NOx), provenant de l’utilisation des combustibles fossiles, principalement dans les transports. En 2017, les émissions dépassaient de 14 % les objectifs sur lesquels la France est engagée.

En cause, principalement le transport routier, et tout particulièrement le parc diesel. Les émissions pour les véhicules particuliers peuvent ainsi dépasser jusqu’à six fois certaines normes antipollution (euro 6), selon le Citepa.

« Les émissions diminuent, mais il y a encore beaucoup à faire », souligne Nadine Allemand, directrice adjointe du Citepa. D’autant que le NOx contribue à son tour à la formation d’ozone, dont les épisodes de pollution se multiplient avec les canicules…

Une tendance qui renforce l’acuité de la question « qualité de l’air ». La ville de Paris a ainsi mis en ligne mardi 17 septembre une carte permettant de voir heure par heure les niveaux de dioxyde d’azote, ozone et particules fines dans la capitale. Et Airparif, organisme de surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France, doit installer d’ici la fin de l’année un instrument permettant de mesurer les particules ultrafines, encore mal connues.

De son côté, l’association Respire a publié mercredi les résultats de mesures réalisées dans le métro parisien et le RER, confirmant que l’air y est « nettement plus pollué en particules fines » qu’à l’extérieur.

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