Carte scolaire : les maires réclament une visibilité « à trois ans »

Publié le 3 avril 2024 à 8h30 - par

Face aux « séquences de stress » que constituent chaque année les annonces de fermetures de classes, l’Association des Maires de France (AMF) réclame un « protocole national » avec une vision « à trois ans », ont expliqué mardi 2 avril 2024 leurs représentants.

Carte scolaire : les maires réclament une visibilité "à trois ans"
© Par Richard Villalon - stock.adobe.com

« On ne peut pas rester dans une gestion comptable de l’année à l’année, il faut qu’on soit dans une stratégie à moyen terme, donc trois ans (…), qu’on tienne compte du nombre d’élèves, mais aussi de la situation sociale et économique des territoires », a déclaré lors d’un point presse Frédéric Leturque, co-président de la commission éducation de l’AMF et maire centriste d’Arras.

Cette nouvelle méthode de travail pourrait être testée « dès la rentrée 2025 », aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, a-t-il précisé à l’issue d’un entretien avec la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet.

Pour la prochaine rentrée scolaire, « de nombreux présidents d’associations départementales des maires m’ont (…) fait part du manque de concertation », a déploré David Lisnard, président de l’AMF, dans un courrier adressé vendredi 29 mars 2024 à la ministre.

Il demande par ailleurs que les projets de fermeture soient soumis à l’avis consultatif de l’ensemble des maires, et pas seulement des maires de communes de moins de 5 000 habitants comme aujourd’hui.

L’AMF souhaite notamment s’appuyer sur les prévisions démographiques de l’Insee pour élaborer un « protocole national » qui permettra de « poser les conditions du dialogue entre élus et représentants de l’Éducation nationale ».

L’objectif est également d’anticiper l’évolution démographique à échéance de « dix ans » pour prévoir les travaux de rénovation à réaliser sur le bâti scolaire.

« Nous avons une attention particulière pour le monde rural. Quand une commune, dans la grande ruralité, perd son école (…), c’est un facteur d’accentuation d’une dégradation du projet de vie des familles et du projet de vitalité de la commune », a reconnu M. Leturque.

Sur le projet de généralisation de l’uniforme à l’école en 2026, Delphine Labails, maire PS de Périgueux, a rappelé que l’AMF était plutôt « réservée ».

« Nous nous faisons les porte-parole de nos collègues, il y a une faible mobilisation des collectivités en faveur de ce dispositif » et « ce n’est pas une attente forte de nos habitants », a expliqué Mme Labails.

« Dans un contexte budgétaire contraint, nous préférons mettre des moyens financiers sur des personnels, les former sur les questions de laïcité et d’égalité filles-garçons », a-t-elle ajouté.

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