Covid-19 : vers un protocole allégé à l’école et moins de fermetures de classes

Publié le 18 septembre 2020 à 14h41 - par

Vers un nouveau protocole sanitaire à l’école : le ministère de l’Éducation étudiait vendredi 18 septembre 2020 un allègement des règles sur les cas contacts qui devrait faire baisser les fermetures de classe pour cause de Covid-19.

Covid-19 : vers un protocole allégé à l'école et moins de fermetures de classes

Ce changement a été amorcé par le ministre de la Santé Olivier Véran qui a assuré jeudi 17 septembre 2020, en se fondant sur un avis du Haut Conseil pour la santé publique (HSCP), que les enfants étaient peu susceptibles de se contaminer entre eux et de contaminer les adultes.

En conséquence, a-t-il expliqué, si un enfant est testé positif, il doit certes être isolé sept jours chez lui mais les élèves de sa classe doivent pouvoir continuer à aller normalement à l’école.

Jusqu’à présent, si un élève était considéré comme cas contact, il ne pouvait revenir à l’école que si un test, réalisé sept jours après le dernier contact avec le cas confirmé, était négatif.

Un enseignant de maternelle ou de primaire portant un masque et ayant côtoyé un élève non-masqué positif au Covid-19 ne doit par ailleurs plus être considéré comme un cas contact ni renvoyé chez lui, a aussi jugé le HSCP.

Cette préconisation pourrait éviter certaines fermetures de classes puisque l’enseignant ne serait pas envoyé à l’isolement dans ce cas-là.

Le ministère de l’Éducation doit théoriquement préciser dans la journée comment ces recommandations vont se décliner concrètement à l’école.

« On devrait voir le nombre de classes fermées diminuer », assure-t-on dans l’entourage du ministre Jean-Michel Blanquer. « Il y aura moins d’enfants renvoyés chez eux par mesure de précaution ».

Selon les derniers chiffres officiels, 81 établissements scolaires et un peu plus de 2 100 classes sont actuellement fermés en France en raison de cas de Covid-19.

Alors que l’épidémie continue de progresser, le gouvernement veut limiter les absences de profs et d’élèves qui risquent de se multiplier avec les maladies automnales.

« Sous tension »

« Il n’y a pas lieu de renvoyer les élèves chez eux, voire de fermer des établissements entiers à la première alerte », a insisté Olivier Véran. « Il ne faut pas évincer soi-même ses enfants s’ils ont un rhume », a-t-il dit.

« La redéfinition des cas contacts au sein des écoles pour maintenir une scolarité coûte que coûte prend le risque d’une exposition à la contamination des élèves, personnels et usagers », a réagi le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Le nouveau protocole devrait soulager les parents, dont beaucoup craignent une année scolaire « en gruyère » pour leurs enfants.

Va-t-il en revanche simplifier la tâche des chefs d’établissement, déjà « sous tension », trois semaines seulement après la rentrée ?

« On va sans doute éviter un certain nombre de conflits avec les familles », estime Gilles Langlois, directeur d’une école parisienne et syndiqué au SE-Unsa.

Jusqu’à présent la définition de cas contact pouvait potentiellement « concerner un grand nombre d’enfants et crisper les relations entre l’école et les parents », explique-t-il.

Les délais d’attente pour passer des tests et obtenir des résultats, particulièrement longs dans certaines régions, n’arrangent rien.

À Pantin (Seine-Saint-Denis), Sabine Duran, directrice, raconte que dans son école une quinzaine de familles ont été sommées de faire tester leurs enfants, à la suite de la contamination d’un employé de la ville.

« Ces parents ont eux-même la pression de leurs employeurs pour aller au travail, certains ont remis leurs enfants à l’école, on a été obligés de les renvoyer chez eux », explique cette directrice syndiquée chez Sud. « C’est compliqué pour tout le monde ».

Autre difficulté : les enfants privés d’école ne bénéficient pas de cours à distance, comme ça a été le cas pendant le confinement.

Les chefs d’établissement redoutent aussi les problèmes d’effectifs, qui se font déjà sentir par endroits : « Les professeurs ne sont remplacés qu’à partir du moment où les absences sont longues, ce qui n’est pas le cas des périodes d’isolement », souligne Audrey Chanonat, principale adjointe d’un collège de La Rochelle (Charente-Maritime) et membre du SNPDEN. « Dans plusieurs régions, le quota de remplaçants a déjà atteint ses limites ».

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