De plus en plus d’enfants handicapés accueillis à l’école ordinaire

Publié le 10 octobre 2022 à 10h55 - par

Quelque 430 000 enfants handicapés (contre 320 000 en 2017) sont scolarisés à l’école ordinaire avec les autres enfants, et bénéficient de différents accompagnements destinés à répondre à la diversité des situations, selon les chiffres de l’Éducation nationale.

De plus en plus d'enfants handicapés accueillis à l'école ordinaire

Certains ont surtout besoin d’une aide matérielle, comme les malvoyants ou une partie des « dys » (dyslexie, dyspraxie…), qui peuvent suivre avec un matériel ou ordinateur adaptés. Certains ont besoin d’être aidés par un accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH). Il y a 132 000 AESH, dont 4 000 supplémentaires à la rentrée 2022, selon le ministère chargé des Personnes handicapées. Certains peuvent suivre les cours avec les autres enfants et à certains moments rejoindre, pour un soutien plus spécialisé, d’autres élèves en situation de handicap dans une classe Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire) dans leur école. 10 272 dispositifs Ulis accueillent 118 000 élèves en 2022 (contre 93 000 en 2017). Pour certains élèves handicapés, ces différents types de dispositifs peuvent se combiner.

Recommandation de l’ONU, la politique d’inclusion des élèves handicapés dans l’école ordinaire est mise en œuvre dans la plupart des pays développés. Enfin, 67 000 élèves sont scolarisés en établissements hospitaliers ou établissements médico-sociaux en 2022 : soit parce que leur handicap est trop invalidant pour qu’ils puissent suivre dans une école ordinaire, soit parce qu’on ne leur a pas attribué d’AESH alors qu’ils en avaient besoin.

Le statut des AESH, rémunérés par l’Éducation nationale, a été amélioré ces dernières années, mais ils ont toujours des temps partiels avec des salaires autour de 800 euros.

La Défenseure des Droits, dans un rapport publié en août 2022 sur l’école inclusive, avait pointé en particulier les difficultés du temps périscolaire, comme la cantine, où les intervenants sont rémunérés par les collectivités locales : mairies pour l’école, départements pour les collèges, régions pour les lycées. 6 à 7 % des enfants bénéficiant en classe d’une aide humaine en profitent également sur le temps périscolaire, essentiellement sur la pause méridienne, selon le ministère des Personnes handicapées. La situation varie donc selon les collectivités. « Des AESH seraient partantes pour couvrir le temps périscolaire mais on affecte quelqu’un d’autre, car cela ne dépend pas du même budget et des mêmes acteurs », au détriment de « l’intérêt supérieur de l’enfant » qui a besoin de stabilité, avait relevé la Défenseure des Droits Claire Hédon.

Par ailleurs, 10 224 enfants handicapés ont été accueillis en crèche en 2020, soit 4 000 enfants supplémentaires par rapport à 2016, selon le ministère chargé des Personnes handicapées.

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