Éducation : les chantiers qui attendent le nouveau ministre Pap Ndiaye

Publié le 23 mai 2022 à 13h46 - par

Le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, va faire face à une institution en crise. Revalorisation des salaires des enseignants, place des mathématiques au lycée ou encore réforme du lycée professionnel : les sujets brûlants ne manquent pas et les professeurs attendent des réponses.

Éducation : les chantiers qui attendent le nouveau ministre Pap Ndiaye

Revalorisation des salaires

C’est « le chantier numéro un », selon l’ensemble des syndicats enseignants. « Il faut que la revalorisation des enseignants soit en haut de la pile », résume Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.

Lors du débat d’entre deux tours, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir relever les rémunérations des enseignants de manière à ce qu’il n’y ait « plus de démarrage de carrière sous les 2 000 euros » par mois, une augmentation « conditionnée à absolument rien » selon lui.

Cet engagement signifierait une hausse « d’environ 10 % » pour les enseignants en début de carrière, précisait-il, sans indiquer de calendrier. Mais la revalorisation atteindrait jusqu’à 20 % pour « celles et ceux qui vont sur les méthodes les plus innovantes en permettant plus de liberté, sur le terrain, à nos professeurs ».

Pour Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, « la question des salaires va devoir arriver sur la table très rapidement ». « Nous attendons impatiemment un rendez-vous avec le ministre puis une concertation car il y a urgence à clarifier les choses », dit-elle à l’AFP.

Crise du recrutement

Ce sujet est lié intrinsèquement à l’augmentation des salaires. Le début de revalorisation engagé par le gouvernement auprès des plus jeunes enseignants n’a pas suffi à attirer davantage de candidats vers les concours du professorat cette année.

Le manque de candidats admissibles est notable en mathématiques, allemand, lettres ou pour les postes de professeurs des écoles, conséquence d’une réforme de l’organisation des concours mais aussi et surtout d’une crise d’attractivité du métier.

Face à cette pénurie, les syndicats ont appelé la Première ministre Élisabeth Borne à des mesures « de toute urgence », dont « une revalorisation ambitieuse des salaires ». « Des personnels vont manquer pour la rentrée 2022 », ont-ils insisté.

On compte par exemple 180 admissibles pour 219 postes de professeurs des écoles à Paris, 521 pour 1 079 à Créteil et 484 pour 1 430 postes à Versailles.

Le syndicat Snalc réclame lui « la remise en cause de la réforme Blanquer qui a engendré des concours repoussoirs ».

Les mathématiques dans la réforme du lycée

Le retour des mathématiques dans le tronc commun dès la classe de Première se fera à la rentrée prochaine, avait assuré il y a quelques jours le prédécesseur de Pap NDiaye, Jean-Michel Blanquer, L’ancien ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, répondant ainsi aux critiques sur l’absence de cette matière dans les programmes pour nombre d’élèves suite à la réforme du lycée.

Selon de premiers résultats au Capes externe de mathématiques, publiés cette semaine, seuls 816 candidats sont admissibles, pour 1 035 postes.

L’ancien locataire de la rue de Grenelle s’était voulu rassurant, affirmant qu’il y aurait « le vivier nécessaire » de professeurs de mathématiques à la rentrée prochaine dans les lycées. Ce dont doutent les syndicats.

« On parle d’un vivier. (…) Tant mieux si c’est vrai, mais nous on ne sait pas de quoi on parle », commentait Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du principal syndicat des chefs d’établissement (SNPDEN).

Ces chefs d’établissements sont opposés au retour des mathématiques, dès la rentrée prochaine, dans le tronc commun à partir de la Première. Ils estiment que le calendrier serait trop serré pour une telle modification des plannings et des programme.

Réforme du lycée professionnel

Au cœur des mesures envisagées par le chef de l’État, figure un rapprochement entre l’école et les entreprises. Avec, d’abord, « la grande réforme du lycée professionnel », « un immense chantier », selon Emmanuel Macron.

Il souhaite faire un tri entre les filières qui débouchent sur un emploi et les autres, considérant qu’il y a « trop de jeunes qui sortent avec un diplôme mais pas d’emploi » et qu’« on laisse vivre trop de filières où il n’y a quasiment pas de débouchés ».

Le président souhaite s’inspirer de la réforme de l’apprentissage et augmenter de 50 % les périodes de stages des lycéens professionnels.

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