Après un mois de lutte, les enseignants de Seine-Saint-Denis restent mobilisés

Publié le 20 mars 2024 à 8h40 - par

Après quatre semaines de mobilisation, les enseignants de Seine-Saint-Denis étaient mardi 19 mars 2024 à Paris à la tête du cortège de l’Éducation nationale dans le rassemblement des fonctionnaires pour réclamer une nouvelle fois un plan d’urgence pour l’école dans le département.

Après un mois de lutte, les enseignants de Seine-Saint-Denis restent mobilisés
© Par Hairem - stock.adobe.com

Des représentants de l’intersyndicale FSU, CGT, SUD et CNT, ont rencontré vendredi 15 mars des membres du cabinet de la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet pour un résultat jugé décevant.

« Rien pour le 93 », regrette Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. « Aucune réponse et je trouve ça assez surréaliste, de se pointer sans un début de réponse, vu la force du mouvement ».

Le ministère « veut bien regarder si, dans les hypothétiques moyens des chocs des savoirs à venir, il serait possible d’en flécher pour le département. Mais ces moyens n’existent pas encore », explique à l’AFP Mme Vénétitay.

L’intersyndicale a appelé mardi 19 mars à intensifier la mobilisation, entamée le 26 février 2024, et prévu de nouvelles actions.

Banderoles sur le périphérique parisien ou encore manifestation jeudi sous les fenêtres de Matignon sont au programme. Dimanche 23 mars, les syndicats se donnent rendez-vous devant la préfecture de Seine-Saint-Denis à Bobigny. « On maintient la pression en faisant parler de nous tous les jours », assume auprès de l’AFP Christel Rognerud, enseignante de CE2 dans une école de Villetaneuse, rencontrée dans le cortège de la manifestation des fonctionnaires.

« Il y a des sous pour le SNU, pour les pièces commémoratives des JO mais nous en fait, très concrètement, on a pas de AESH, pas de médecin scolaire, pas d’infirmière, pas de remplaçants. On ne peut pas continuer comme ça dans le 93, là on est à l’os », assure l’adhérente du Snuipp-FSU.

À quelques mètres de là, Pierre Mesguiche, directeur d’une école de Romainville, « exige un plan d’urgence, en urgence ». « Dans notre école, depuis le début de l’année scolaire, on a enregistré 150 demi-journées non remplacées (…) On gère des enfants qui devraient être en IME (institut médico-éducatif) », confie le responsable.

« On se sent complètement abandonné, donc on se mobilise, sans relâche. Les parents d’élèves jouent un rôle important dans cette mobilisation », détaille le membre du Snuipp-FSU.

Depuis près d’un mois, enseignants, élèves et parents mènent des opérations « école déserte » pour réclamer plus de moyens pour l’école dans le département le plus pauvre de France métropolitaine.

Les syndicats réclament le déblocage de « 358 millions d’euros » pour permettre la création de 5 000 postes d’enseignants et un peu plus de 3 000 emplois de vie scolaire.

Parmi les revendications figurent aussi des seuils à 20 élèves par classe et la réfection des établissements vieillissants.

À l’image du lycée Blaise-Cendras à Sevran, dont une vidéo publiée sur TikTok détaillant la vétusté de l’établissement, a été vue près 3 millions de fois.

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