Le dispositif « 2h de sport au collège » étendu à tous les départements

Publié le 12 juin 2023 à 8h00 - par

À la rentrée scolaire 2023, le dispositif « 2h de sport au collège » sera déployé dans 700 collèges volontaires sur l’ensemble du territoire.

Le dispositif « 2h de sport au collège » étendu à tous les départements
© Par Drazen - stock.adobe.com

Entre 11 ans et 14 ans, seuls un tiers des garçons et un quart des filles pratiquent une heure d’activité physique et sportive quotidienne, recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour lutter contre le décrochage de la pratique sportive, le président de la République a fixé, en avril 2022, l’objectif de « deux heures hebdomadaires supplémentaires d’activité physique et sportive pour les collégiens ». Dès l’année scolaire en cours, 169 établissements volontaires dans 46 départements ont expérimenté le dispositif vite baptisé « 2h de sport au collège ».

« Les premiers retours d’expérience, notamment des chefs d’établissement, mettent en avant la pertinence de la mesure pour les collégiens éloignés d’une pratique régulière d’activité physique et sportive, et sa complémentarité avec l’éducation physique et sportive (EPS), ainsi qu’avec l’offre des associations sportives scolaires », se félicitent la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castera, et le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye, dans une instruction adressée fin avril aux recteurs et rectrices de région académique et aux directeurs et directrices académiques des services de l’Éducation nationale.

À la rentrée scolaire 2023, le dispositif sera donc déployé dans 700 collèges volontaires sur l’ensemble des départements. « Il s’agit de veiller à ce que les élèves éloignés d’une pratique physique et sportive, y compris ceux à besoins spécifiques, puissent en bénéficier », précise l’instruction. Compte tenu de leur participation à une activité physique ou sportive statistiquement moindre, les filles et les élèves en situation de handicap doivent faire l’objet d’une attention particulière dans l’organisation des « 2h de sport au collège ». Les collèges sont invités à permettre l’accès de ces élèves à l’offre proposée, « dès septembre prochain », par les structures sportives partenaires sur les créneaux identifiés sur le temps périscolaire.

L’instruction co-signée par les deux ministres fixe les conditions de la réussite du dispositif « 2h de sport au collège ».

Agir sur les emplois du temps scolaire

Les chefs d’établissement volontaires doivent proposer une organisation dédiée permettant de mettre en œuvre 2 heures d’activité physique et sportive supplémentaires par semaine sur le temps périscolaire. À eux d’identifier les créneaux de 2 heures disponibles dans l’emploi du temps des élèves, en tenant compte, le cas échéant, du temps de trajet. Ces créneaux ne peuvent être alternatifs à un enseignement optionnel, insiste l’instruction. Cette déclinaison sera organisée en cohérence et complémentarité avec le volet pédagogique d’éducation physique et sportive du projet d’établissement et en concertation avec l’équipe pédagogique d’EPS.

Les chefs d’établissement doivent également s’assurer que, pour ces créneaux, les installations sportives de l’établissement sont bien disponibles pour ces activités en dehors des heures de pratique scolaire de l’EPS et de l’association sportive scolaire, qui restent prioritaires dans l’occupation de ces installations. À défaut, les activités se dérouleront à proximité de l’établissement (en extérieur ou au sein des installations dédiées des collectivités territoriales, des clubs ou associations sportives) pour limiter les déplacements des élèves autant que possible.

Dès le début septembre, les chefs d’établissement et l’équipe EPS du collège assureront la promotion de l’offre d’activité physique et sportive nouvelle proposée dans le cadre des « 2 heures » auprès des élèves et de leurs familles. Ils veilleront à ce que le public cible bénéficie prioritairement du dispositif, en contribuant à lutter contre les préjugés, les fausses représentations (notamment sexistes) ou l’autocensure de certains élèves, détaille l’instruction. Ils adresseront la liste des élèves volontaires aux acteurs sportifs courant septembre.

Proposer une offre nouvelle d’activité physique et sportive

Les recteurs de région académique sont chargés de mobiliser les acteurs sportifs locaux, afin de proposer, sur les créneaux horaires identifiés par les chefs d’établissement, une offre répondant aux besoins du public prioritaire. « Gratuite pour les élèves », insiste l’instruction, cette offre doit être complémentaire de l’offre sportive du territoire scolaire et extra-scolaire. « Cette étape est essentielle et doit être anticipée, afin de déployer la mesure en septembre 2023 dans les établissements », ajoute le texte signé par Amélie Oudéa-Castera et Pap Ndiaye.

Les associations éligibles sont les associations sportives affiliées aux fédérations sportives agréées, les associations sportives agréées « Sport » ou « Jeunesse Éducation Populaire » et les associations affiliées à une fédération nationale agréée « Jeunesse Éducation Populaire ». Les structures des loisirs sportifs marchands peuvent également proposer une offre dans le cadre de ce dispositif, afin d’assurer une diversité de l’offre et une couverture territoriale des besoins, indique l’instruction. Sous couvert du chef d’établissement, un professeur d’EPS peut solliciter une autorisation de cumul d’activités lui permettant d’intervenir dans les activités physiques et sportives proposées par les clubs et associations, en plus de ses obligations réglementaires de service, dès lors qu’il est détenteur de la carte professionnelle d’éducateur sportif.

Les recteurs de région académique devront également organiser la mobilisation des collectivités locales et la synergie entre les acteurs, afin de favoriser la complémentarité des interventions nécessaires au déploiement du dispositif, notamment pour l’accès aux équipements sportifs du territoire. Enfin, une attention particulière devra être portée aux zones de revitalisation rurale (ZRR) et aux quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) pour trouver une offre adaptée. La mobilisation des collectivités locales, en complément des associations sportives et scolaires, sera à rechercher pour soutenir l’offre dans ces territoires, précise l’instruction.

Les activités physiques et sportives seront organisées sous la responsabilité des partenaires sportifs. Des conventions seront établies afin de clarifier les responsabilités de chaque acteur. Une fois les élèves volontaires identifiés par l’établissement, les procédures d’inscription aux activités relèveront des acteurs sportifs partenaires (assurances, intervention des encadrants sportifs, etc.) et des familles.

L’objectif est donc d’étendre le dispositif à 700 collèges publics et privés sous contrat volontaires pour la rentrée scolaire 2023, avec 10 % des collèges par département et au moins un établissement par département. Les recteurs devront s’assurer de l’atteinte de cette cible. Enfin, si les ministères des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques et de l’Éducation nationale et de la Jeunesse co-pilotent la mesure, c’est celui des Sports qui assure le financement de la prestation de 2 heures d’activités physiques et sportives, réalisée par les structures sportives.


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