« On manque encore de recul pour savoir si c’est une bonne ou une mauvaise idée. Moi, mon petit doigt me dit que c’est une bonne idée et qu’il faut le prolonger parce que ça permet à des jeunes femmes, des jeunes hommes, qui ne sont pas forcément dans les tuyaux pour pouvoir intégrer la Haute fonction publique, d’y parvenir », a estimé le ministre à l’occasion d’une visite à l’INSP à Strasbourg, où il a pu échanger avec les étudiants et les personnels encadrants.
« C’est la raison pour laquelle pour les trois prochaines années, ce dispositif sera maintenu. Et s’il doit être pérennisé à terme, il le sera », a-t-il ajouté.
Lancé en 2021 comme une expérimentation, le dispositif réserve 10 à 15 % de places « externes » aux concours des cinq grandes écoles du service public, dont l’INSP. Il devait s’éteindre le 31 décembre dernier, faute d’une mesure législative le pérennisant, mais M. Marcangeli a donc annoncé sa prolongation.
Ce dispositif est un « levier de diversification des visages de la fonction publique », insiste le ministère.
« Il y aura des modifications, puisqu’on va ouvrir encore plus le dispositif, notamment sur les écoles d’ingénieurs parce que je considère que la Haute fonction publique s’enrichira d’une diversité de formations et notamment au niveau de l’ingénierie : on peut avoir besoin demain dans la Haute fonction publique de femmes et d’hommes qui ont eu des formations qui sont issues de ces métiers », a repris M. Marcangeli, ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification.
Celui-ci, après son intervention à l’INSP, s’est ensuite rendu à l’Institut national des études territoriales (Inet), autre grande école de la fonction publique située à Strasbourg. Le dispositif « prépa talents » permet de « diversifier objectivement le profil des élèves », avait aussi relevé pour l’AFP Belkacem Mehaddi, directeur de l’Inet, qui forme les cadres de la fonction publique territoriale.
Par ailleurs, interrogé par un étudiant sur Elon Musk et le président argentin Javier Milei, qui veulent réduire drastiquement les effectifs de fonctionnaires dans leurs pays respectifs, M. Marcangeli a assuré ne pas être inquiet pour la situation en France. « Moi je crois que notre identité française a son poids. Et M. Musk a des idées qui, à mon avis, ne sont pas très transposables à notre modèle », a-t-il assuré.
« Évidemment qu’il y a des choses qu’il faut réformer. Mais encore une fois, je pense que le modèle américain est très éloigné des conceptions que partagent nos compatriotes, parce que nous n’avons pas la même histoire, nous n’avons pas le même rapport au quotidien avec le service public. C’est un autre modèle. Et pour cela, je pense que M. Musk dispose certes de moyens très forts, très puissants pour pouvoir faire passer un certain nombre d’idées, mais en France on reste quand même attachés à une certaine idée de l’action publique et du service public », a-t-il poursuivi.
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