L’habitat participatif, un mode de vie alternatif

Publié le 2 août 2023 à 9h40 - par

L’habitat participatif, encadré juridiquement depuis 2014, permet à des groupes de personnes de construire leur logement et des espaces communs, et de partager un mode de vie écologique et communautaire à moindre coût, selon le ministère de la Transition écologique.

L'habitat participatif, un mode de vie alternatif
© Par czitrox - stock.adobe.com

L’association Habitat Participatif France, qui fédère une cinquantaine de structures associatives et professionnelles, recense 965 projets en 2023, dont 406 achevés, soit un « potentiel d’environ 9 700 logements », rapporte Ludovic Parenty, son coordinateur national, qui fait état d’une croissance de « 18 % par an ».

Une micro-niche en comparaison avec les 418 800 autorisations de permis de construire délivrées sur les 12 derniers mois, selon les dernières statistiques du ministère.

À noter que 70 % des projets sont réalisés par les habitants en autopromotion, et 30 % en partenariat avec des maîtres d’ouvrage professionnels, en majorité des organismes HLM.

Principales caractéristiques selon M. Parenty : « l’existence d’un collectif d’habitants en amont du projet, la présence d’espaces privatifs et partagés et l’autogestion par les habitants des espaces communs ».

« L’habitat participatif a une image d’innovation, de recherche et développement de ce que pourrait être le logement de demain », observe-t-il.

La participation habitante fut mise en pratique dès le XIXe siècle avec le familistère de Guise, dans l’Aisne, rappelle Odile Guillemot, ancienne co-présidente d’Habitat Participatif France.

Cette cité ouvrière inspirée du phalanstère de Charles Fourier fut construite par l’industriel Godin pour y héberger ses ouvriers.

Après la Seconde Guerre mondiale émerge le mouvement spontané et informel des Castor face à la grave pénurie de logements. L’entraide est le maître-mot : les habitants s’associent pour construire ensemble leur maison pour aller plus vite et réduire les coûts.

En mai 1968, la tendance est au rejet des modèles établis. Des habitants créent les premiers habitats groupés autogérés qui se développeront jusque dans les années 1990. Les familles se regroupent pour construire des habitations privées autour d’espaces communs.

« On passe de l’entraide à la solidarité », souligne Mme Guillemot. La gestion de l’habitat se fait sur un mode coopératif par les habitants qui mutualisent des services dans un esprit d’économie et de coopération.

Entre 1990 et 2005, l’intérêt pour l’habitat participatif décroît et ne revient en force qu’à la fin des années 2000, quand les prix de l’immobilier s’envolent.

Le terme « habitat participatif » est finalement consacré en 2010 lors de rencontres nationales organisées à Strasbourg et remplace celui d’« habitat groupé autogéré », jugé désuet.

Une coordination nationale du mouvement apparaît en 2013 et la loi Alur donne un an plus tard deux possibilités de statut juridique à l’habitat participatif.

Parmi les valeurs revendiquées : la solidarité, la mutualisation des moyens, le respect de l’environnement et la mixité intergénérationnelle.

On trouve aujourd’hui des projets d’habitat participatif un peu partout en France, avec une prédominance dans l’Ouest, le Sud-Est et l’Île-de-France.

La durée moyenne de réalisation des projets est de quatre ans, selon Habitat Participatif France, pour dix logements environ par projet.

Plus de la moitié (57 %) des projets sont en zone rurale et 50 % sont dans le neuf contre seulement 30 % en réhabilitation.

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