Le Secours Catholique dresse le constat d’une précarité qui s’enracine

Publié le 12 novembre 2018 à 15h20 - par

Le Secours catholique vient de publier son « État de la pauvreté en France 2018 ».

Le Secours Catholique dresse le constat d’une précarité qui s’enracine

Le Secours Catholique-Caritas France a publié, ce jeudi 8 novembre 2018, son Rapport statistique annuel « État de la pauvreté en France 2018 ». Ses constats et ses analyses sur la précarité reposent sur l’observation, sur l’ensemble du territoire national, de plus de 86 000 situations (sur les 1 363 000 personnes accueillies en 2017). Résultat : l’association se désole « d’une précarité qui s’enracine ». 51 % des ménages poussant la porte du Secours Catholique sont des familles avec enfants, dont plus de la moitié de familles monoparentales. Et les mineurs représentent plus de 40 % des personnes accompagnées.

La précarité n’est « pas que monétaire », insiste l’association. Ainsi, 7,9 % des ménages rencontrés par les équipes du Secours Catholique vivent au-dessus du seuil de pauvreté fixé à 60 % du niveau de vie médian des Français.

« On en reçoit peu mais de plus en plus », confirme Pascale Novelli, statisticienne au sein de l’association

Elle avance deux explications à ce phénomène. La première est que « ce seuil de 1 000 euros est de moins en moins pertinent ». Notamment parce que le prix des biens qui consomment la majeure partie du budget des ménages modestes (logement, énergie, transport) augmente plus vite que l’ensemble des prix. « Les personnes qui sont juste au-dessus vont, à un moment donné, devoir arbitrer entre se nourrir, payer leur loyer ou régler leurs factures », commente Pascale Novelli. La seconde explication tient dans le fait que « la pauvreté n’est pas que monétaire ». Confirmation d’Anne-Marie Reboul, responsable de l’équipe locale du Secours Catholique à Alès (Gard) : « Nous rencontrons des gens qui ont de l’argent, mais qui viennent nous voir pour rompre leur solitude. La plus grande des pauvretés que nous touchons, c’est l’isolement ». De même, avoir un emploi en CDI à temps plein ne protège plus de la précarité. Un quart des travailleurs que rencontre le Secours Catholique sont dans cette situation !

Autre constat amer de l’association : elle accueille des personnes âgées de plus en plus précaires. « Au fil des ans, la hausse lente, mais constante, des personnes âgées reçues dans nos accueils est une tendance qui se confirme », explique Daniel Verger, responsable du pôle Études, recherches et opinion au Secours Catholique. Cette hausse de 5 % en 7 ans a pour principale cause l’insuffisance de ressources financières des retraités. Les faibles pensions et le minimum vieillesse ne leur permettent pas de faire face au coût de la vie. Aujourd’hui, 80 % des personnes âgées venant au Secours Catholique vivent seules. « Nombreuses sont celles qui recherchent un peu de convivialité et quelques-unes demandent à être bénévoles », observe l’association.

Pour son rapport 2018, l’association a également mené une enquête auprès de plus de 3 000 personnes « afin de définir la base d’une protection sociale inclusive de tous et en particulier des plus fragiles ».


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