Pauvreté : le Gouvernement présente son Pacte des solidarités

Publié le 19 septembre 2023 à 14h00 - par

La Première ministre a réuni, le 18 septembre 2023, les fédérations et les associations de lutte contre la pauvreté pour leur annoncer les priorités du Pacte des solidarités qui entrera en vigueur au 1er janvier 2024.

Pauvreté : le Gouvernement présente son Pacte des solidarités
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Le lundi 18 septembre 2023 à Matignon, la Première ministre, Élisabeth Borne, et la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, ont présenté aux fédérations et associations de lutte contre la pauvreté le Pacte des solidarités concocté depuis plusieurs mois par le Gouvernement. « Ce Pacte est ambitieux », a soutenu la Première ministre, sans convaincre les associations présentes. Selon Élisabeth Borne, il marque une augmentation de 50 % des crédits dédiés à la lutte contre la pauvreté par rapport à la précédente stratégie nationale. « Notre action contre la pauvreté s’articule autour de deux objectifs », a-t-elle assuré :

  • corriger les inégalités structurelles ;
  • répondre à l’urgence de la situation sociale d’aujourd’hui.

« Notre premier objectif, c’est de mener les actions nécessaires pour corriger les inégalités de destin », a répété la Première ministre. En la matière, elle s’est surtout bornée à rappeler les chantiers en cours : création du Contrat d’engagement jeune (CEJ), réforme de France Travail, action sur l’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre toutes les discriminations au travail, conférence sociale qui se tiendra en octobre, revalorisation des petites retraites, déploiement du service public de la petite enfance, dédoublement des classes en grande section, CP et CE1 dans les zones REP et REP+… « Notre deuxième objectif est de répondre, par des mesures très concrètes et de court terme, à l’urgence sociale face à l’inflation », a complété Élisabeth Borne. Là encore, la Première ministre a énuméré les actions déjà entreprises par son Gouvernement. À savoir : trimestre anti-inflation, « lancé en mars et renouvelé jusqu’à la fin de l’année », action sur le prix des carburants…

La Première ministre a quand même fait trois annonces :

  • S’agissant de l’aide alimentaire, « maillon indispensable de la réponse », une aide exceptionnelle sera intégrée au projet de loi de finances pour 2024, pour couvrir les besoins des associations d’aide alimentaire, et « nous débloquerons 80 millions d’euros de crédits européens supplémentaires, répartis sur 4 ans ».
  • Pour les étudiants, le dispositif des repas CROUS à 1 € est maintenu « pour l’année qui s’ouvre ».
  • Les 203 000 places d’hébergement d’urgence « seront maintenues en 2024 ».

Au final, les mesures du Pacte des Solidarités s’organisent autour de quatre priorités.

Lutte contre la pauvreté des enfants

« Nous voulons agir contre la pauvreté des enfants, avec des ambitions fortes comme l’accompagnement des enfants mal logés pour qu’ils soient tous scolarisés comme ils devraient l’être, ou encore l’extension des petits déjeuners gratuits à l’école. »

L’emploi pour tous

« Second axe de notre action, nous voulons permettre le retour à l’emploi de chacun, notamment grâce à des mesures comme la création d’une prime de reprise d’activité, qui s’adapte aux projets professionnels et aux situations de chacun. »

Lutte contre la grande pauvreté

Cela passe, par exemple, par la domiciliation de plus de 100 000 personnes supplémentaires chaque année, ou encore un meilleur accompagnement et des meilleurs soins pour les femmes précaires.

La pauvreté touche 9,2 millions de personnes, soit près de 15 % de la population française selon l’Insee. Le seuil de pauvreté est fixé à 60 % du niveau de vie médian de la population. Plus d’une personne sur 10 rogne sur le chauffage, l’alimentation, divers produits et services.

Dans ce contexte, marqué également par une forte inflation, les demandes affluent auprès des distributeurs d’aide alimentaire, conduisant des associations au bord de la rupture, comme les Restos du Cœur qui ont poussé un cri d’alarme début septembre.

Transition écologique et solidaire

« Enfin, nous voulons mener une transition écologique et solidaire, par exemple avec le soutien au déploiement d’une politique sociale de l’eau ou l’amélioration de la qualité écologique et nutritionnelle de l’aide alimentaire », a déclaré la Première ministre.


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