Lors de la discussion du projet de loi de finances (PLF) pour 2023, l’Assemblée nationale a voté un amendement déposé par la députée du Maine-et-Loire Stella Dupont (groupe Renaissance) et accepté par le Gouvernement, qui prévoit une augmentation salariale de 10 % pour les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) à partir du mois de septembre 2023. Interrogé dans l’hémicycle le 8 novembre 2022 par la députée des Yvelines Béatrice Piron (groupe Renaissance), le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a annoncé une enveloppe de 80 millions d’euros pour financer cette mesure. « Cette revalorisation s’ajoute à l’extension du versement de la prime REP et REP+ aux AESH et aux assistants d’éducation (AED) exerçant dans l’éducation prioritaire, pour une somme, prévue au budget, de 74 millions », a complété Pap Ndiaye.
S’il se félicite de cette annonce, beaucoup d’interrogations demeurent sur son impact réel sur la fiche de paie des AESH, tempère le syndicat SE-Unsa. « Rien n’est défini quant à la forme de cette mesure et à la façon dont elle se traduira pour chaque AESH. S’agira-t-il d’une refonte de la grille indiciaire ? S’agira-t-il d’une prime ? Les 10 % annoncés seront-ils bien effectifs pour chaque AESH ou retrouvera-t-on le « 10 % en moyenne et en intégrant des mesures déjà prises », comme cela a été le cas des annonces pour les enseignants ? », interroge l’organisation syndicale.
Devant les députés, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a également indiqué travailler, « en lien avec les collectivités », pour « favoriser l’accès des AESH au temps complet ». « En effet, au-delà de ces évolutions de rémunération par à-coups, la situation des AESH nécessite un travail en profondeur pour que cette mission essentielle aux élèves et à l’école devienne pleinement un métier dont on peut vivre, notamment en accédant à un temps plein, et que l’on peut bien vivre, notamment grâce à une formation dédiée et un statut sécurisé », plaide le syndicat SE-Unsa.
La problématique des AESH fait partie des sujets qui seront traités prochainement dans le cadre de la nouvelle instance de dialogue entre le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et les associations d’élus, installée le 22 septembre 2022. Dans un courrier signé de Territoires Unis daté du 21 septembre 2022, l’Association des Maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) avait demandé à Pap Ndiaye une véritable concertation au sujet des difficultés de recrutement et de financement des AESH rencontrées par les collectivités sur le temps périscolaire. D’autres mesures seront annoncées à l’issue de la Conférence nationale du handicap (CNH), qui se tiendra « au printemps prochain », a conclu le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.