La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié, fin juin 2025, des données nationales sur les conditions de travail des professionnelles du social et de santé en 2023. La Drees utilise volontairement l’accord au féminin, car les professions sociales et sanitaires sont majoritairement exercées par des femmes, explique-t-elle. Les données diffusées sont issues de l’exploitation de l’enquête nationale de la DARES sur le vécu du travail depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19.
Le champ des professionnelles du social étudiées regroupe les professions suivantes :
- directrices et cadres du travail social ;
- assistantes de service social ;
- conseillères en économie sociale familiale (CESF) ;
- éducatrices spécialisées ;
- monitrices éducatrices ;
- éducateurs techniques spécialisés ; moniteurs d’atelier ;
- animatrices socioculturelles ;
- aides médico-psychologiques (AMP) ;
- auxiliaires de vie sociale et autres employées d’aide à domicile ; accueillantes familiales ;
- assistantes familiales.
Le champ des professionnelles de santé regroupe les professions suivantes :
- médecins et internes en médecine ;
- chirurgiens-dentistes ;
- psychologues ; psychanalystes ; psychothérapeutes (non-médecins) ;
- pharmaciennes ;
- préparatrices en pharmacie ;
- cadres de santé ;
- infirmières ;
- kinésithérapeutes ;
- spécialistes de la rééducation de la motricité ; du langage et de la vue ;
- techniciennes médicales ;
- opticiennes ; prothésistes et autres spécialistes de l’appareillage médical ;
- aides-soignantes ;
- auxiliaires de puériculture ;
- ambulanciers.
Des professionnelles soumises à une forte pénibilité
Les métiers du social et de la santé sont marqués par une forte pénibilité physique, insiste la Drees : plus de la moitié (57 %) des professionnelles du social et près des deux tiers (64 %) des professionnelles de santé effectuent des mouvements douloureux ou fatigants, contre 44 % de l’ensemble des salariés. Près de sept sur dix doivent rester longtemps debout, contre seulement la moitié de l’ensemble des salariés.
Cette pénibilité physique s’accompagne d’une forte charge mentale, notamment pour les professionnelles de santé. 46 % déclarent travailler souvent ou toujours sous pression et 65 % estiment penser souvent ou toujours à trop de choses à la fois dans leur travail, contre respectivement 29 % et 49 % de l’ensemble des salariés. La charge mentale se révèle moins forte pour les professionnelles du social : 22 % déclarent travailler toujours ou souvent sous pression et 47 % estiment penser souvent ou toujours à trop de choses à la fois dans leur travail. Cette charge est également émotionnelle, ajoute l’étude de la Drees. Ainsi, 48 % des professionnelles de santé sont émues souvent, voire tous les jours, dans le cadre de leur travail, contre 19 % de l’ensemble des salariés et 39 % des professionnelles du social.
Un respect pas toujours à la hauteur du travail accompli
Face à ces conditions de travail difficiles, la moitié des professionnelles de santé estime recevoir, au vu de leurs efforts, le respect et l’estime que mérite leur travail, contre 63 % de l’ensemble des salariés. Néanmoins, seules 15 % d’entre elles souhaitent changer de profession dans les trois prochaines années, contre 17 % de l’ensemble des salariés. Les professionnelles du social sont plus nombreuses à estimer recevoir le respect et l’estime mérités (63 %, comme l’ensemble des salariés), mais également plus nombreuses à souhaiter un changement professionnel (23 %). Lorsqu’elles envisagent ce changement, 32 % des professionnelles du social veulent le faire pour préserver leur santé ; c’est le cas de 40 % des professionnelles de santé et de 24 % de l’ensemble des salariés.
