Appel à un ministère dédié à l’enfance en France

Publié le 17 janvier 2025 à 9h00 - par

La Dynamique pour les Droits des Enfants a récemment écrit au président de la République pour lui demander la création d’un ministère de l’Enfance de plein exercice.

Appel à un ministère dédié à l'enfance en France
© Par AlgoVijo- stock.adobe.com

Dès l’annonce de la composition du gouvernement de François Bayrou, le 23 décembre 2024, la Dynamique pour les Droits des Enfants s’est vivement émue de l’absence d’un ministère dédié à l’enfance. Alors que 16 millions d’enfants vivent aujourd’hui en France, représentant 20,9 % de la population française, « l’enfance doit être un sujet politique à part entière et mérite une attention singulière », soutient ce réseau rassemblant 28 associations et collectifs engagés dans la défense des droits de l’enfant en France et à l’international1, dans une lettre ouverte adressée au président de la République le 8 janvier 2025. « Nos associations vous demandent de porter une véritable ambition pour l’enfance via un ministère dédié pour assurer une meilleure effectivité des droits de l’enfant, écrivent-elles à Emmanuel Macron. Vous-même aviez, en 2022, au moment du débat de l’entre-deux tours, rappelé que la protection des enfants serait une des priorités majeures de votre second quinquennat si vous étiez réélu. Il reste 30 mois pour tenir cette promesse. »

« Si cette cause intéresse les citoyens et la majorité des partis politiques, l’enfance n’est pas suffisamment considérée et valorisée sur le plan politique », plaide la Dynamique pour les Droits des enfants. Selon elle, un ministère de l’Enfance permettrait de sortir de la logique de silo que nous pouvons connaître et d’aborder l’enfance de manière holistique. Un ministère dédié piloterait l’élaboration, la mise en œuvre et la visibilité d’une stratégie nationale en faveur des enfants et des jeunes qui soit globale, transversale et intégrée, sans oublier les enfants accompagnés dans le cadre de la politique de développement et d’action humanitaire de la France, veulent croire les associations.

Sa ou son titulaire siégerait de manière permanente au Conseil des ministres et se prononcerait sur les impacts sur les enfants des autres champs des politiques publiques (immigration, justice, santé, éducation, solidarité internationale…). Elle ou il serait en mesure d’assurer la direction d’un département ministériel et, notamment, des administrations centrales relevant de son champ de compétence. Ce(tte) ministre représenterait le gouvernement dans les discussions avec le Parlement. Elle ou il travaillerait en interministérialité et veillerait à ce que soit reconduit le Comité interministériel à l’enfance, impulsé en 2022 par la Première ministre, Élisabeth Borne, pour bâtir une feuille de route nationale sur le sujet.

Alors que la discussion du projet de loi de finances (PLF) pour 2025 a repris cette semaine au Sénat, « l’enfance doit être au cœur des débats budgétaires pour que des fonds adéquats lui soient alloués », martèle la Dynamique pour les Droits des Enfants. Enfin, ce(tte) ministre « devrait travailler avec les premiers concernés, à savoir les enfants et les jeunes, pour construire des politiques publiques efficaces, et s’engager pleinement sur la participation des enfants et des jeunes aux décisions et politiques publiques qui les concernent », concluent les associations membres de la Dynamique.


1. Unicef France, SOS Villages d’enfants France, APF France handicap, Association sœur Emmanuelle, CNAPE, Fondation pour l’enfance, GEPSo, UNIOPSS…


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