Âgée de 68 ans, Mme Darrieussecq, restée près de six ans au gouvernement entre 2017 et 2023, succède à Catherine Vautrin.
Elle a commencé sa carrière au début des années 80 comme médecin allergologue à Mont-de-Marsan, en libéral et à l’hôpital. Elle préside de 1998 à 2001 l’association nationale des médecins allergologues.
Cette fan de rugby entre en politique en 2004 comme conseillère régionale d’Aquitaine sous les couleurs de l’UDF (qui deviendra Modem en 2007), avant en 2008 de ravir la mairie de Mont-de-Marsan à la gauche, qui la détenait depuis 46 ans.
Si la politique l’a désormais happée, elle conserve un pied dans le monde de la santé en gardant la présidence de la Fédération hospitalière de France (FHF) pour l’Aquitaine puis la Nouvelle-Aquitaine, de 2013 à 2022.
Après avoir soutenu la candidature d’Alain Juppé à la primaire de la droite, elle entre en 2017 à l’Assemblée nationale sous l’étiquette de la République en marche.
Nommée secrétaire d’État aux Anciens combattants dans le gouvernement d’Édouard Philippe, puis promue ministre déléguée par Jean Castex, elle met fidèlement en œuvre pendant cinq ans la feuille de route mémorielle du président Emmanuel Macron dont les dossiers sensibles liés à l’Algérie.
Lors des élections régionales de 2021, elle échouera à détrôner le patron socialiste de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset.
En 2022, elle est réélue à l’Assemblée nationale et retourne au gouvernement, cette fois comme ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, un poste qu’elle conservera jusqu’en juillet 2023.
À ce poste, elle met en œuvre la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé, et lance plusieurs pistes pour développer la pratique sportive des personnes handicapées, via notamment un remboursement des prothèses dites « sportives », une promesse encore très partiellement tenue, selon les professionnels et associations.
Menée sous son mandat, la Conférence nationale du handicap (CNH) avait été l’occasion d’annoncer diverses mesures, comme le remboursement à 100 % des fauteuils roulants, une réforme laissée en suspens par la dissolution, dont les modalités restent à préciser, ou encore une enveloppe de 1,5 milliard d’euros pour améliorer l’accessibilité des services publics, commerces et transports. Jugée affable et accessible par ses partisans, elle se voit reprocher des manières cassantes, voire autoritaires par ses détracteurs.
À la Santé, secteur sinistré dont les acteurs fulminent d’avoir déjà connu huit ministres sous la présidence d’Emmanuel Macron, dont six ces deux dernières années, elle devra restaurer la confiance des professionnels.
« Guerre sanitaire »
Les défis sont immenses, entre crise persistante des urgences, qu’Emmanuel Macron promettait de désengorger en 2024, désertification médicale, fuite des personnels hospitaliers, ou encore tensions fortes sur la psychiatrie, dans un contexte de déficit et d’appels pressants à faire des économies.
« On est en guerre sanitaire. Il n’y a pas une structure publique ou privée qui ne soit pas en difficulté. On a besoin de visibilité, d’une planification, que le dialogue social vive », après « 60 jours passés avec un ministre démissionnaire, qui expliquait des choses contraires à la réalité du terrain », tance Jean-François Cibien, président de la coalition Action praticiens hôpital (APH).
Mme Darrieussecq devra aussi poursuivre plusieurs chantiers laissés en jachère par ses prédécesseurs, comme celui, sensible, du rééquilibrage des gardes entre hôpital public et cliniques privées, ou trancher l’épineux débat sur l’avenir des petites maternités, entre préservation du réseau de proximité et rationalisation de l’offre de soins en période de pénurie médicale.
Elle est également très attendue sur la réforme de la profession d’infirmière, centrale dans le système de santé.
Sur le projet de loi fin de vie, laissé en uspens par la dissolution, Mme Darrieussecq s’était montrée peu enthousiaste.
Dans l’hémicycle, elle avait expliqué qu’elle « s’interrogeait » sur ce texte permettant dans certains cas le suicide assisté, et elle avait demandé que seuls les soignants volontaires puissent intervenir sur les demandes d’aides à mourir.
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