Quel est le portrait des assistants familiaux selon la Drees ?

Publié le 15 janvier 2024 à 9h50 - par

En 2021, près de 38 000 assistants familiaux étaient en exercice, majoritairement des femmes, employées par les départements à 88 %.

Quel portrait des assistants familiaux selon la Drees ?
© Par Justinboat29 - stock.adobe.com

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié, fin décembre 2023, une étude sur les assistants familiaux, leur profil socio-démographique, leurs caractéristiques d’emploi et de parcours, ainsi que leurs motivations et satisfactions. Les données présentées sont issues de l’enquête nationale menée par la Drees entre mai et juillet 2021 auprès de 5 000 assistants familiaux en France métropolitaine. Cette enquête permet, notamment, d’analyser l’évolution de cette profession, qui a connu une professionnalisation en 2005, en partie avec la création du diplôme d’État d’assistant familial (DEAF).

Fin 2021, 74 700 mineurs et jeunes majeurs âgés de moins de 21 ans, soit près de 40 % de l’ensemble des jeunes confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE), étaient ainsi accueillis par près de 38 000 assistants familiaux.

Une profession fortement féminisée

À l’instar de la plupart des professions sociales, le métier d’assistant familial est fortement féminisé : neuf assistants familiaux sur dix exerçant en 2021 étaient des femmes. Cependant, la place des hommes dans ce métier progresse peu à peu, note la Drees. Ainsi, 20 % des assistants familiaux ayant exercé leur premier emploi dans cette profession en 2017, 2018 ou 2019 sont des hommes, contre 6 % de ceux ayant commencé en 2004, 2005 ou 2006.

Autre caractéristique marquante : les personnes exerçant le métier d’assistant familial sont particulièrement âgées. En 2021, la moitié d’entre elles avaient 55 ans ou plus et un quart atteint ou dépassé l’âge de 60 ans. « Cette pyramide des âges n’est pas sans poser la question des nombreux départs à la retraite à venir et des enjeux de renouvellement de cette profession dans les prochaines années », commente l’auteure de l’étude.

Elles vivent le plus souvent en couple (87 % des assistants familiaux en 2021), le plus souvent mariées ou pacsées avec une personne vivant dans leur logement. La quasi-totalité (96 %) sont parents d’au moins un enfant : 12 % en ont un seul, 36 % en ont deux et 52 % en ont au moins trois. Dans 45 % des cas, l’assistant familial vit, en plus des enfants qu’il accueille, avec ses enfants ou beaux-enfants.

Des assistants familiaux de plus en plus diplômés, mais moins que la population générale

Deux personnes exerçant le métier d’assistant familial sur dix possèdent comme plus haut diplôme un brevet des collèges ou ne sont pas diplômées, quatre sur dix, un CAP, un BEP ou un diplôme du même niveau et moins de deux sur dix sont diplômés de l’enseignement supérieur. Elles sont deux fois plus nombreuses que la population générale à avoir pour plus haut diplôme un CAP ou un BEP. En raison de l’élévation du niveau d’études et de la création du DEAF en 2005 dans le cadre de la professionnalisation du métier, les plus jeunes sont davantage diplômés. Ainsi, 27 % des assistants familiaux de 55 ans ou plus sont titulaires du brevet des collèges ou ne sont pas diplômés, contre seulement 7 % de ceux âgés de moins de 45 ans.

Les départements sont les principaux employeurs

93 % des assistants familiaux exerçant en 2021 n’ont pas eu de difficulté à trouver un employeur, une fois l’agrément obtenu. Dans les faits, les deux tiers (67 %) déclarent avoir trouvé leur premier emploi dans les 6 mois suivant l’obtention de l’agrément, 85 % en 1 an et 94 % en 2 ans. Seules 6 % des personnes exerçant le métier d’assistant familial ont connu une période de chômage depuis qu’elles exercent. Les départements sont leurs principaux employeurs : 88 % sont employés par des départements, 10 %, par des associations et 2 % à la fois par des départements et par des associations.

Des professionnels très engagés au quotidien

La quasi-totalité des personnes exerçant le métier d’assistant familial ont connu des expériences professionnelles avant d’exercer, ce qui, selon l’étude, explique la structure par âge plus élevée de cette profession, qui apparaît comme un prolongement d’une première carrière souvent menée dans des métiers à vocation sociale, dans les domaines de l’aide et de l’accompagnement d’enfants ou de familles en difficulté, ou encore dans les secteurs de la santé ou de la petite enfance. Elles exercent leur métier avec un très fort engagement, constate l’auteure de l’étude. Les deux tiers envisagent ainsi de cumuler retraite et emploi, afin de poursuivre l’accueil d’un jeune ou d’un enfant, et la plupart ne prennent pas l’ensemble des congés auxquelles elles ont droit.

Près d’un assistant familial sur six a lui-même été accueilli par l’ASE au cours de son enfance. Dès lors, pas étonnant que l’envie de venir en aide à des enfants en difficulté (78 %) ou celle de travailler auprès des enfants et des jeunes (62 %) constituent les principales motivations à l’exercice du métier.


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