« Qui souhaite travailler plus ou changer d’emploi dans la fonction publique ? » La Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) du ministère de la Transformation et de la Fonction publiques a posé la question aux fonctionnaires et vient de publier les résultats (Point Stat n° 45 – mars 2024). Ainsi, en 2021-2022, 20 % des agents souhaitaient travailler plus d’heures avec une hausse de rémunération, contre 23 % des salariés du privé. C’est plus souvent le cas dans le versant territorial, où 27 % des agents souhaitent travailler davantage, que dans la fonction publique de l’État (FPE) et la fonction publique hospitalière (FPH), avec respectivement 16 et 17 %. À l’inverse, 5 % des agents préféreraient travailler moins, quitte à réduire leurs revenus.

Le souhait de travailler plus avec un salaire adapté concerne davantage les parents isolés, les jeunes et les hommes. Ainsi, 28 % des agents de la fonction publique âgés de moins de 30 ans émettent ce souhait, contre seulement 15 % de ceux âgés de 50 ans et plus. C’est aussi le cas de 29 % des parents qui élèvent seuls leurs enfants (essentiellement des mères pour 82 %), contre 15 % des femmes en couple, avec ou sans enfants. « Pour un adulte seul, la présence d’au moins un enfant dans le foyer augmente substantiellement la probabilité de vouloir travailler plus, à type d’emploi comparable », observe l’auteur de l’étude. Par ailleurs, les hommes s’avèrent plus nombreux que les femmes à souhaiter travailler plus (22 % contre 19 %), qu’ils soient seuls ou en couple, avec ou sans enfants.

Travailler en CDD augmente substantiellement la probabilité de vouloir travailler davantage : 34 % des contractuels en CDD de la fonction publique souhaiteraient une augmentation de leur volume horaire et de leurs revenus, soit une proportion deux fois plus élevée que pour les fonctionnaires et agents contractuels en CDI (respectivement 17 et 18 %). Plus souvent à temps partiel, ces contrats sont en effet rarement choisis par leur titulaire, notamment dans la fonction publique, explique l’auteur de l’étude.

Le souhait de changer d’emploi se révèle moins fréquent que celui de modifier son volume horaire, notamment dans la fonction publique. Les agents de la fonction publique sont 13 % à souhaiter un nouvel emploi, en remplacement ou en complément de leur emploi actuel. 5 % déclarent avoir effectué des recherches dans ce sens au cours des quatre dernières semaines et 8 % souhaitent un nouvel emploi sans toutefois avoir effectué de recherches récentes.

Les plus âgés sont les moins disposés à changer d’emploi. Seuls 8 % des agents de la fonction publique de plus de 50 ans souhaitent un autre emploi, contre 18 % des moins de 30 ans, et seulement 2 % ont effectué des recherches récentes dans ce sens. Les hommes et les femmes ont des comportements assez similaires, qu’ils vivent seuls ou en couple, tandis que les personnes seules avec enfants sont un peu plus nombreuses à souhaiter un nouvel emploi (16 %).

Les agents en CDD souhaitant occuper un autre emploi (22 %) évoquent en premier lieu des raisons financières, mais aussi de stabilité d’emploi, tandis que les fonctionnaires ou contractuels en CDI (respectivement 12 et 10 %) mettent davantage en avant les conditions de travail, notamment dans la fonction publique hospitalière. Enfin, les agents de la FPT et de la FPH sont plus enclins à souhaiter un nouvel emploi que ceux de la FPE : 15 % contre 12 %. Dans les professions intermédiaires de la santé et du travail social en particulier, près d’un agent sur cinq (19 %) aspire à un autre emploi. A contrario, c’est le cas de seulement 8 % des professionnels de l’enseignement secondaire et supérieur.