Métiers de l’humain : dans les Hauts-de-France, les professionnels au bord de la rupture

Publié le 15 mai 2024 à 9h00 - par

Les professionnels des « métiers de l’humain » se sont mobilisés dans le Nord et le Pas-de-Calais mardi 14 mai 2024 pour alerter sur la situation critique du secteur, demandant à nouveau une meilleure reconnaissance et le versement de la « prime Ségur » pour tous, avec l’espoir d’initier une mobilisation nationale.

Métiers de l'humain : dans les Hauts-de-France, les professionnels au bord de la rupture
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Le « collectif des métiers de l’humain en danger » a organisé mardi matin des opérations escargots et des tractages à Lille, Arras, Béthune, Boulogne, Calais, Lens et Saint-Omer, qui ont entraîné d’importantes difficultés de circulation.

Mobilisé depuis plus de deux ans, ce collectif regroupe les acteurs du secteur social, médicosocial et sanitaire qui accompagnent dans la région les personnes âgées, handicapées ou en grande précarité et les enfants placés.

Ses membres ont souligné lors d’une conférence de presse les très grandes difficultés de recrutement du secteur, certaines structures fonctionnant avec 10 % de postes vacants, en raison du manque d’attractivité des salaires et de la dureté des conditions de travail. Certaines structures sont « proches du dépôt de bilan », ont-ils averti.

« Nous avons des services qui fonctionnent en dérogatoire de façon quasi-permanente avec des nuits non-couvertes par un soignant et dans d’autres établissements, comme on n’a pas de soignant, on ferme des places », a rapporté Binh Dô-Coulot, directrice générale de l’Udapei 62 les Papillons blancs, association qui prend en charge des personnes touchées par un handicap mental.

Le collectif demande notamment que la « prime Ségur » de près de 200 euros mensuels soit étendue aux fonctions support (comptables, secrétaires, lingères, cuisiniers…) dans le secteur associatif comme c’est déjà le cas à l’hôpital, afin de limiter la concurrence que leur fait l’hôpital pour les recrutements.

Inquiet de la forte diminution du nombre de personnes entamant des formations pour travailler dans ce secteur, ils appellent aussi de leurs vœux un « plan de formation et de recrutement pour l’ensemble de la filière ».

Tout en soulignant que la situation est particulièrement critique dans les Hauts-de-France, une région très peuplée, aux forts taux de pauvreté mais aussi au réseau associatif très dense, le directeur de l’Uriopss, réseau unissant les associations du secteur, Ahmed Hegazy, a dit souhaiter que les Hauts-de-France soient les précurseurs d’une mobilisation nationale du secteur.

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