Métiers du soin : le secteur dénonce une dégradation des conditions de travail

Publié le 29 septembre 2022 à 7h31 - par

Faibles salaires, manque de moyens, pénurie de personnel : les professionnels du soin et de l’accompagnement du secteur associatif ont dénoncé mercredi 28 septembre 2022 une dégradation de leurs conditions de travail, à l’occasion d’une journée de mobilisation.

Métiers du soin : le secteur dénonce une dégradation des conditions de travail

« Qui prend soin de nous ? », ont demandé huit fédérations représentant les professionnels du soin qui travaillent auprès des personnes âgées ou handicapées, des sans-abris ou des enfants en danger, qui ont appelé à manifester.

Le niveau de rémunération de ces métiers « ne correspond en rien » à leur « utilité sociale », dénoncent les organisations (la Mutualité Française, la  Fédération des acteurs de la solidarité, Cnape, Fehap, Nexem, Unapei, Uniopss et Unicancer).

« La pénurie de personnels qui en est la conséquence a un impact très lourd pour les personnes soignées et accompagnées », ajoutent-elles. Selon eux, 50 000 postes sont actuellement à pourvoir dans les établissements et services du secteur social, médico-social et sanitaire privé non lucratif.

À Paris, le rassemblement comptait quelque 250 personnes, selon une journaliste de l’AFP.

Mickaël Samb, chef d’une équipe d’éducateurs aux Apprentis d’Auteuil déplore deux postes vacants dans son service, sur sept. « Nous sommes en sous-effectif, alors le lien créé avec les mineurs que nous accompagnons se trouve forcément dégradé », explique-t-il.

À Lyon, les manifestants étaient environ 1 400 selon la préfecture. « On constate une grosse pénurie de candidatures mais également beaucoup de départs, d’abandons de postes ou de démissions », indique à l’AFP Germain Gaillard, 28 ans, chargé de recrutement pour Odyneo, qui accueille des personnes handicapées neuro-moteur. Il se dit « obligé de recruter des gens qui ne sont pas qualifiés ».

« L’univers de travail s’est vraiment dégradé ces dernières années, on embauche tout et n’importe quoi, les intérimaires ne sont pas investis », regrette Nelly Geskoff, 49 ans, aide-soignante APF France Handicap. « Les jeunes qu’on accompagne sont polyhandicapés. Pour les connaître, il faut du temps ».

De nombreux manifestants portaient des masques blancs pour signifier leur « invisibilité ». Ils se disent oubliés par les dispositions du Ségur de la Santé, un vaste plan de revalorisation des métiers du soin, enclenché en 2020, mais qui ne concerne pas certaines professions du secteur.

Les fédérations qui représentent ces professionnels demandent ainsi « l’extension du Ségur à tous les corps de métier du médico-social ».

Ces organismes réclament également « un plan ambitieux pour la santé, le social, le médico-social, l’autonomie et le handicap », qui porterait sur le « financement » et la « structuration » de l’offre, ainsi que sur la « formation du personnel pour assurer la viabilité » du secteur.

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