Des élus militent pour une politique locale en matière de toxicomanie

Publié le 1 février 2019 à 14h11 - par

Des élus locaux européens appellent à une politique locale en matière de toxicomanie fondée sur les principes de la réduction des risques et de la non-discrimination.

Des élus militent pour une politique locale en matière de toxicomanie

Réuni fin novembre 2018 à Amiens (Somme), le comité exécutif du Forum européen pour la sécurité urbaine (EFUS) a adopté une résolution pour une politique locale en matière de toxicomanie. Les politiques sur la drogue « doivent être fondées sur une approche équilibrée qui respecte dans une mesure égale les principes de prévention, de répression et de cohésion sociale, estiment les élus locaux européens membres du Forum. Elles doivent aussi être fondées sur une coopération solide entre les niveaux de gouvernance local, régional et international, la police et la société civile et doivent viser à réduire la demande et l’offre de drogue, tout en réduisant les risques pour la société liés au trafic et à la consommation ». Les autorités locales et régionales s’attachent particulièrement au développement de stratégies locales de réduction des risques qui soient intégrées et au rôle des salles de consommation à moindre risque (SCMR).

L’EFUS affirme le « rôle clé » des autorités locales pour élaborer des politiques en matière de toxicomanie et développer des contre-stratégies pour combattre le trafic et la consommation de drogues légales et illégales, qui affectent la sécurité urbaine et la cohésion au niveau local. Selon la résolution adoptée par le Forum, ces autorités sont dans « une position privilégiée pour coordonner et diriger la coproduction de politiques ». Celles-ci doivent combiner les approches sur la sécurité et la santé publique. Les départements et services municipaux intervenant dans ces domaines doivent coopérer étroitement. Un large éventail d’acteurs locaux doivent être impliqués (justice, forces de polices, organisations de la société civile, services de santé et secteur éducatif). Il faut également réduire les risques de façon pragmatique : en prenant en compte des besoins spécifiques de chaque territoire, en cherchant la participation active des habitants et en protégeant les droits fondamentaux de tous les groupes et individus concernés.

Pour l’EFUS, les salles de consommation à moindre risque (SCMR) s’avèrent être « des outils efficaces pour améliorer la santé et la sécurité publique au niveau local ». Dans de nombreuses collectivités membres du Forum et au-delà, elles contribuent à prévenir les décès liés aux drogues, les transmissions de virus, tels que le VIH et l’hépatite C, et réduisent les nuisances publiques. Les SCMR agissent également comme point d’entrée vers des services médicaux et sociaux pour des populations en situation d’extrême marginalisation. Ces salles « n’encouragent pas l’usage de drogues, insiste l’EFUS. Il ne faut pas s’enfermer dans des débats idéologiques sur ce sujet, mais mener une évaluation exhaustive des besoins locaux et des conditions de succès, de même que des évaluations scientifiques des modes opératoires et des impacts ».

Les autorités locales jouent un rôle déterminant pour accompagner la gestion des SCMR et leur acceptation par les habitants, mais doivent, pour cela, être soutenues et accompagnées sur les modalités d’évaluation et de gestion d’une SCMR et sur l’évaluation de son impact, poursuit le Forum. Il réclame donc une adaptation des législations nationales pour permettre aux autorités locales d’élaborer une stratégie qui corresponde au contexte et aux besoins de leurs territoires. De son côté, l’EFUS mène actuellement le projet européen « Supervised Drug Consumption Facilities to instill harm reduction and social cohesion at local level » (Solidify), qui concerne l’évaluation des impacts de l’implantation et de l’installation des salles de consommation à moindres risques dans plusieurs villes européennes.


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