La fuite des blouses blanches débute dès l’école. Dans les instituts de formation aux soins infirmiers (IFSI), qui intègrent chaque année plus de 30 000 nouveaux étudiants, « 20 %, en gros, abandonnent leurs études » au cours de leur cursus de trois ans, a indiqué M. Braun lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis).
Ce phénomène « me préoccupe vraiment beaucoup », a-t-il ajouté, précisant que « l’abandon des études » était aussi « de l’ordre de 10 % en médecine ».
Chez les infirmiers, les défections massives s’expliquent d’abord par les « problèmes de précarité des étudiants », en particulier des « bourses versées en retard » par les régions, notamment en Île-de-France, a expliqué le ministre. « Quand il faut attendre la deuxième partie du mois la bourse qu’on doit avoir le 1er jour, c’est compliqué », a-t-il insisté.
Le renoncement est aussi lié à « la maltraitance en stage », qui débute dès l’entrée en IFSI. « Pour leur premier stage, en première année, ils vont se retrouver en Ehpad ou en gériatrie, c’est quasi systématique », a-t-il affirmé, mais « comme ils n’ont pas de compétences d’infirmières, on leur dit on manque d’aides-soignants, donc tu vas faire les toilettes, et en plus ils se font engueuler ».
À l’inverse, « ce type de stage à très forte pression, il faut les mettre plutôt en fin d’études », a-t-il estimé, tandis que pour « le premier stage, on doit faire briller leurs yeux, ils doivent être en réa, aux urgences, dans des services très pointus ».
M. Braun a par ailleurs défendu la suppression du concours d’entrée dans les IFSI, qui sélectionnait « des jeunes préformatés pour rentrer dans le cadre ». La sélection via Parcoursup, décriée par les étudiants, permet au contraire d’attirer « des jeunes avec des parcours complètement différents », auxquels « il faut que le cadre de formation s’adapte ».
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