Couvre-feux : « l’exemple » de la Guyane

Publié le 14 octobre 2020 à 14h10 - par

Depuis mai, c’est tout un département, la Guyane, qui a expérimenté, selon des modalités variables, le couvre-feu qu’Emmanuel Macron pourrait imposer mercredi 14 octobre 2020 à des grandes villes de la métropole.

Couvre-feux : "l'exemple" de la Guyane

Pour tout comprendre

Le président du Sénat Gérard Larcher a cité mercredi « l’exemple de la Guyane » qui « doit nous amener à réfléchir » puisque le couvre-feu a permis d’y « réduire de 50 % la circulation virale ».

Un temps très strict, le dispositif, qui a beaucoup varié dans l’espace et le temps, a été toutefois progressivement assoupli avec le ralentissement de l’épidémie : dans ce département français d’Amérique du Sud, depuis fin septembre, l’interdiction de déplacement s’étend désormais de minuit à 5h00 du matin du lundi au dimanche.

Seize des 22 communes du département sont toujours concernées par ces restrictions nocturnes. Et le préfet Marc Del Grande a affirmé sur Guyane la 1re qu’elles restaient indispensables et qu’il ne comptait pas les lever pour l’instant.

Trois communes ont été exemptées : Saül, Saint-Élie et Ouanary. À elles trois, elles comptent environ 300 habitants et sont protégées par l’éloignement car elles ne sont accessibles qu’en avion ou en pirogue. Trois autres sont sorties totalement du dispositif où les habitants peuvent donc y circuler librement.

Le préfet avait décidé pour la première fois le 11 mai 2020, dès la sortie du confinement, un couvre-feu de 23h00 à 5h00. Mais il avait été devancé de facto par la maire de Cayenne, Marie-Laure Phinéra-Horth, qui, dès le 24 mars, avait interdit la circulation entre 20h00 et 6h00 dans sa ville.

La mise en place du couvre-feu dans tout le département avait été difficile et les habitants ont parfois eu du mal à s’y retrouver. Contestée par la Ligue des Droits de l’Homme qui y voyait notamment une atteinte à la liberté d’aller et venir, la mesure avait été en partie annulée par le tribunal administratif de Cayenne le 27 mai pour 12 des 22 communes du département.

La justice estimait alors que « aucun élément produit devant le juge des référés ne justifiait de la nécessité d’appliquer une telle mesure à ces communes ». La Guyane ne comptait alors qu’un décès lié au coronavirus et 328 cas confirmés.

À partir de juin, le représentant de l’État a publié des dizaines d’arrêtés successifs, modifiant les horaires des couvre-feux et ajoutant des communes à la liste en fonction de l’évolution de l’épidémie.

Au cours de ces semaines, le couvre-feu a débuté à 19h00, puis 17h00, avec interdiction de circuler le samedi après-midi et le dimanche. L’épidémie s’était alors aggravée avec 16 décès et 4 268 cas au 1er juillet. En août, la préfecture a divisé le département en quatre zones avec des horaires différents.

Pour Clara de Bort, directrice de l’ARS de Guyane, les couvre-feux ont en tout cas été « très efficaces ». « Le nombre de cas a cessé d’augmenter » très rapidement après la mise en place de ces mesures, a-t-elle souligné.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2020


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Services à la population »

Voir toutes les ressources numériques Services à la population