Nice autorisée à tester la reconnaissance faciale sur la voie publique

Publié le 19 février 2019 à 12h40 - par

La ville de Nice a été autorisée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) à tester un système de reconnaissance faciale sur la voie publique via ses caméras de vidéoprotection, a indiqué lundi 18 février 2019 son maire Christian Estrosi.

Nice autorisée à tester la reconnaissance faciale sur la voie publique

La ville va ainsi tester pendant deux jours le logiciel de reconnaissance faciale les 19 et 20 février, dans l’enceinte du carnaval de Nice dont la 135e édition a commencé samedi, a précisé M. Estrosi lors d’une conférence de presse, soulignant qu’il s’agissait d’une « première en France » sur la voie publique.

À l’issue de cette expérimentation, un rapport sera remis à la Cnil dans un délai de deux mois.

Concrètement, l’expérimentation va permettre de tester différents scénarios, comme celui d’un enfant perdu dans la foule, d’une personne âgée vulnérable elle aussi égarée ou encore d’une personne dite « d’intérêt », c’est-à-dire recherchée, en mettant en œuvre six caméras de vidéosurveillance positionnées sur le périmètre de test, limité à une partie de l’enceinte du carnaval.

Encadré par la Cnil, le test consiste à demander à un millier de volontaires venant au Carnaval de jouer le rôle de « cobaye » et d’accepter le principe de la reconnaissance faciale, ce qui permettra ensuite de rechercher parmi eux des personnes disparues ou suspectes dont les opérateurs de vidéosurveillance auront la photo. Les personnes qui ne seront pas volontaires auront le visage flouté et ne seront pas reconnaissables sur les images.

La Cnil a également imposé la pose de panneaux informatifs pendant cette expérimentation.

Le logiciel « Any Vision » utilisé permet notamment, indique Jean-Philippe Claret, président de Confidentia qui dispose de sa licence, « de reconnaître quelqu’un même si la photo a trente ans » ou encore de reconnaître une personne passant de profil près d’une caméra, même si la photo fournie est de face.

M. Estrosi a rappelé que la ville de Nice comptait 2 350 caméras, soit une pour 145 habitants. Il se bat depuis 2016 pour faire modifier la législation sur l’utilisation de la reconnaissance faciale. À l’occasion de l’Euro 2016 de football, quelques semaines avant l’attentat de Nice sur la promenade des Anglais, il avait déjà demandé sans succès au gouvernement l’autorisation d’utiliser cette technique à l’entrée de la fan zone installée dans sa ville.

Plus récemment, en décembre, il avait demandé au préfet de lui fournir la liste des « fichés S » de sa ville, afin de « pouvoir suivre toutes les allées et venues, dans les transports en commun, dans les artères, dans les lieux publics, des individus en question », via un logiciel de reconnaissance faciale qui serait relié à l’ensemble des caméras de la ville.

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