Les ingénieurs territoriaux manquent de temps et de moyens pour exercer leur métier

Publié le 25 mai 2016 à 6h43 - par

Les ingénieurs territoriaux sont-ils heureux dans leurs missions ? Une enquête menée par l’Association des ingénieurs territoriaux de France apporte des réponses mitigées.

Les ingénieurs territoriaux manquent de temps et de moyens pour exercer leur métier

Attachés au territoire sur lequel ils exercent, les ingénieurs territoriaux s’emploient à trouver les meilleures solutions pour répondre aux défis de la société, en s’appuyant notamment sur la dématérialisation et l’e-administration. Ils s’inquiètent toutefois du manque de temps et de moyens pour mener à bien leurs missions, dans un contexte d’instabilité des organisations et de contraintes budgétaires. C’est ce que montre une enquête sur le bonheur au travail*, menée par l’Association des ingénieurs territoriaux de France (AITF) auprès de ses adhérents, présentée lors des Rencontres de l’ingénierie territoriale, les 20 et 21 mai à Saint-Étienne.

Selon l’étude, 68 % des ingénieurs territoriaux estiment plus difficile d’exercer leur métier aujourd’hui et un sur deux considère que son niveau de satisfaction au travail a diminué au cours des douze derniers mois. Le temps leur manque pour réaliser correctement leur travail (58 %) et ils ont le sentiment de subir une trop forte pression, due en particulier aux contraintes budgétaires. Contrairement à une idée reçue, le contexte professionnel des ingénieurs territoriaux (temps de travail, gestion des outils numériques, méthodes de management) n’a rien à envier à la complexité et à la pression que subissent les cadres du secteur privé. Et les outils connectés accentuent la confusion entre leurs vies professionnelle et personnelle : près de la moitié d’entre eux travaillent régulièrement ou très souvent chez eux le soir, 30 % le week-end et 25 % pendant les vacances.

Appelé à gérer des dossiers complexes, l’ingénieur territorial doit aujourd’hui posséder de multiples compétences : managériales, prospectives et stratégiques, mais aussi financières (avant même les compétences techniques) pour faire face aux contraintes budgétaires des collectivités.

Fiers de travailler dans la fonction publique territoriale davantage que pour leur collectivité, les ingénieurs territoriaux aspirent à un métier qui porte les valeurs du service public, ce qui contribue à donner du sens à leur mission. Avant la rémunération et la sécurité de l’emploi, ils recherchent une ambiance, l’autonomie et la reconnaissance au travail. Toutefois, l’enquête révèle leur insatisfaction face au décalage important entre leurs souhaits relatifs à l’ambiance et à la reconnaissance, et la réalité quotidienne.

Quant à savoir si le travail les rend heureux… La quasi-totalité (98 %) des ingénieurs territoriaux associent travail et bonheur, mais seuls 45 % sont « parfois heureux au travail ».

L’enquête, qui servira de baromètre, permettra à l’AITF de dialoguer avec le ministère de la Fonction publique, en particulier sur la valorisation du statut d’ingénieur territorial « que la séparation du cadre d’emploi n’a pas su traiter ».

* Source : Enquête Bonheur au travail, AITF, mai 2016


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