Dans le rapport intitulé « Vive le périurbain ! Pour des campagnes urbaines au cœur des transitions territoriales », Jean-Marc Offner, président de l’école urbaine de Sciences Po, plaide pour faire du périurbain « un laboratoire de transformation », en misant sur la densification douce, les mobilités alternatives, la requalification des zones d’activité, la relocalisation des services et la sobriété foncière.
Le périurbain, un enjeu longtemps ignoré des politiques publiques
Les espaces périurbains sont ceux qui ont connu la plus forte croissance démographique au cours des quatre dernières décennies (+ 63 % entre 1968 et 2011), notamment parce qu’ils répondent à une série d’aspirations des Français, comme la demande d’espace, l’accès à la propriété, la proximité avec la nature ou les services de la ville.
Le périurbain est un territoire « pluriel » mêlant zones pavillonnaires et zones agricoles, familles modestes et cadres télétravailleurs, anciens villages et nouvelles zones d’activités. Mais il est aussi le symbole d’un modèle d’aménagement critiqué pour son impact écologique, notamment en raison de la dépendance à la voiture de ses habitants et de son habitat énergivore.
Malgré son développement, il reste pourtant « invisible » dans les politiques publiques. Souvent caricaturé en « France moche », il est dépourvu de reconnaissance juridique comme statistique et reste marginal dans les politiques de transition, note le rapport.
Vers de nouvelles politiques publiques pour reconnaître et transformer ces espaces
Selon l’urbaniste Jean-Marc Offner, il est « temps de reconnaître ces territoires choisis par leurs habitants comme des espaces stratégiques de transformation sociale, écologique et démocratique ».
Il appelle l’État et toutes les strates de collectivités à mettre en place des politiques spécifiques envers ces territoires. Il propose pour cela une série de leviers : structurer des « COP des sols vivants » au niveau régional pour planifier l’usage du foncier, transformer les routes départementales en infrastructures multimodales, inventer des « agendas périurbains » pour anticiper les mutations, et créer un « 1 % périurbain » dans les budgets des métropoles pour financer des projets expérimentaux.
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