Réhabilitation des friches : un rapport parlementaire souhaite une intervention publique améliorée

Publié le 29 janvier 2021 à 7h50 - par

La France compte des surfaces importantes de friches, notamment industrielles, dont la réhabilitation présenterait « un intérêt majeur » pour les collectivités, mais les projets sont complexes et d’un coût élevé, selon un rapport parlementaire, qui appelle mercredi 27 janvier 2021 à une amélioration de l’intervention publique.

Réhabilitation des friches : un rapport parlementaire souhaite une intervention publique améliorée

« Face aux problèmes conjugués de l’artificialisation des sols et de la raréfaction du foncier disponible, la réhabilitation et le réemploi des friches d’activités présentent pour les territoires un intérêt majeur, à la fois en termes économiques, sociaux et environnementaux », soulignent les auteurs du rapport, les députés Damien Adam (LREM, Seine-Maritime) et Stéphanie Kerbarh (LREM, Seine-Maritime).

Mais si les friches représentent un potentiel de réutilisation, elles peuvent être aussi « un fardeau pour les collectivités qui n’arrivent pas à les valoriser », note le rapport, qui estime à environ 150 000 hectares la surface des friches industrielles, en l’absence d’un recensement détaillé.

« La crise économique et sociale majeure que nous traversons du fait de la pandémie de la Covid-19 fait craindre une nouvelle vague de formation de friches », ajoute le rapport.

Dans ce contexte, ses auteurs préconisent une « amélioration de l’intervention publique » pour « permettre une action plus rapide et plus efficace, de l’identification au réaménagement des friches ».

« Les acteurs publics doivent mieux accompagner les opérateurs privés à chaque étape de ces processus longs et compliqués » et « les instruments juridiques et fiscaux doivent être tout entièrement tournés vers une fluidification des projets », affirment Damien Adam et Stéphanie Kerbarh.

Dans leur rapport, ils détaillent une série de 14 propositions en ce sens.

Ils préconisent notamment de « confier aux régions la création d’un guichet unique d’expertise sur la revalorisation des friches » et de « décloisonner l’action des services de l’État [pour] apporter une réponse plus cohérente et plus rapide » aux porteurs de projets de réhabilitation.

« Le principal point de blocage demeure cependant l’équilibre économique des projets », soulignent les rapporteurs.

« La principale difficulté financière concerne la dépollution du site » car « les coûts et la durée de ces travaux exposent le meneur de projet à des risques financiers importants », expliquent-ils.

« Dans les zones où le marché foncier n’est pas caractérisé par une demande élevée, il est impossible de rentabiliser des travaux de plusieurs centaines de milliers d’euros par hectare », notent-ils.

Le rapport préconise de réfléchir à des « mécanismes d’assurance accessibles » pour les aménageurs de friches, et de mieux recourir aux financements européens disponibles « trop peu utilisés par les conseils régionaux ».

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