« Zéro artificialisation nette » : les maires ruraux dénoncent une « tutelle rampante » des régions

Publié le 7 décembre 2022 à 7h50 - par

Les décrets d’application de l’objectif de « zéro artificialisation nette » (ZAN) des sols en 2050, inscrit dans la loi Climat, entérinent « un déséquilibre territorial » au détriment du monde rural et font planer le risque d’une « tutelle rampante » des régions, a dénoncé mardi 6 décembre 2022 l’association des maires ruraux de France (AMRF).

Cet article fait partie du dossier :

L'objectif Zéro artificialisation nette (ZAN)
L'objectif Zéro artificialisation nette (ZAN)
Voir le dossier

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé fin novembre un assouplissement de l’application du ZAN, qui prévoit notamment l’exclusion des projets d’envergure nationale, comme les lignes à grande vitesse, du décompte des sols artificialisés.

Dans un communiqué, le président de l’AMRF Michel Fournier juge néanmoins « inacceptable » la méthode d’application mise en œuvre jusqu’à présent.

« L’action du maire se trouve contrainte par les choix d’aménagement opérés par d’autres collectivités de catégories différentes (la région notamment), instaurant de fait une forme de tutelle rampante, au risque d’une uniformisation absurde », écrit M. Fournier, pour qui les élus ne sont plus que de « simples exécutants ».

« Les sentiments d’injustice et de colère prédominent chez les élus de notre réseau face à des textes qui entérinent un déséquilibre territorial au lieu d’y remédier », poursuit l’AMRF qui dénonce une ruralité « mise sous cloche ».

Pour garantir davantage d’équité, l’association demande l’instauration d’une « concertation régionale sur l’aménagement équilibré du territoire », ainsi que plus de moyens pour mener des politiques de sobriété foncière.

Elle souhaite également que les communes ayant peu consommé de foncier ne soient pas pénalisées et que les efforts déjà réalisés soient pris en compte.

L’objectif de zéro artificialisation est inscrit dans la loi Climat adoptée en 2021, et vise à diminuer le rythme de grignotage des espaces naturels par la ville pour arriver à zéro en 2050.

L’artificialisation dégrade la biodiversité, augmente les risques d’inondations et contribue au réchauffement climatique en libérant du CO2 stocké dans les sols.

Mais l’application de la loi a suscité de vives opposition de professionnels de l’immobilier comme d’élus, tiraillés entre l’objectif de préserver les terres naturelles et  agricoles, et la volonté de loger les habitants et d’accueillir des entreprises.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2022


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Aménagement des territoires »

Voir toutes les ressources numériques Aménagement des territoires