Routes et habitations gagnées aux deux tiers sur les terres agricoles

Publié le 22 juillet 2015 à 10h09 - par

Pendant la crise, le bétonnage continue. Entre 2006 et 2014, près de 500 000 hectares ont été artificialisés au profit d’habitations, de parkings et de routes, dont les deux tiers ont été gagnés sur des terres agricoles.

Routes et habitations gagnées aux deux tiers sur les terres agricoles

Les sols agricoles couvrent encore la majorité du territoire (51 %, ou 28 millions d’hectares), malgré une perte moyenne de 70 000 ha par an depuis 2006, selon le bulletin statistique du ministère de l’Agriculture, Agreste, publié mardi 21 juillet 2015.

En comparaison, les sols artificialisés ne représentent que 5,1 millions d’hectares, ou 9,3 % du territoire. Et les espaces naturels (bois, landes, friches, sols nus et zones humides) environ 40 % (22,8 millions d’hectares).

L’artificialisation des sols a connu un pic entre 2006 et 2008 (+ 1,8 % par an) et tend depuis à se stabiliser (+ 1,1 %) : la crise de 2009 est passée par là occasionnant un ralentissement des grands chantiers d’habitat ou d’infrastructures, poursuit Agreste.

Depuis cette date également, le ministère note qu’il a enregistré « moins de départs en retraite d’agriculteurs, après un pic observé entre 2007 et 2009 ». Enfin, « les politiques locales ont pu s’attacher à conserver davantage les espaces agricoles, naturels et forestiers » à la suite du Grenelle de l’Environnement et des lois qui en ont découlé, selon la même source.

Le rythme de disparition affolant des terres agricoles avait alors été souligné, évoquant « l’équivalent d’un département tous les sept ans ».

D’autant que les terres artificialisées sont le plus souvent imperméabilisées, ce qui pose de graves problèmes de ruissellement et d’évacuation des eaux : aux deux tiers, les champs ont cédé la place aux routes, parkings, aires de stockage, le dernier tiers correspondant aux jardins, terrains de sports, chemins…

Car la première cause d’artificialisation des terrains est la poussée de l’habitat individuel, avec ses jardins et annexes (46 % des 491 000 ha artificialisés sur la période). Et le choix des ménages qui préfèrent les maisons avec pelouse aux immeubles collectifs, quitte à habiter loin des villes.

Pour cette raison, les réseaux routiers nécessaires à leur desserte constituent le deuxième usage du sol artificialisé (16 % entre 2006 et 2014).

Sans surprise, c’est dans le Sud-Est – Bouches-du-Rhône (+ 4,4 %), Var et Vaucluse – que l’on a le plus bétonné, avec l’Ain et la Haute-Savoie (situés dans l’aire d’influence de Genève), et dans l’Ouest avec l’étalement de Nantes, Rennes et Bordeaux.

Faute de place sans doute, malgré la croissance démographique, la petite couronne parisienne n’a guère changé.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2015


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