L’Île-de-France lance un appel à projets pour informer sur les perturbateurs endocriniens, cause régionale 2013

Publié le 12 avril 2013 à 0h00 - par

La région Île-de-France lance un appel à projets pour mieux informer les Franciliens sur les substances chimiques connues comme perturbateurs endocriniens, et mieux former les professionnels de santé, a annoncé à l’AFP la vice-présidente en charge de la santé, Laure Lechatellier (EELV).

L'Île-de-France lance un appel à projets pour informer sur les perturbateurs endocriniens, cause régionale 2013

Cet appel à projet est doté d’un budget de 200 000 euros. Les dossiers sont à déposer d’ici le 5 juin, chaque projet pourra obtenir un financement maximum de 23 000 euros. Les perturbateurs endocriniens, dont fait partie le bisphénol A (BPA), se définissent comme des substances chimiques (certaines  naturelles) qui interfèrent ou bien sont suspectées d’interférer avec le système hormonal humain, parfois même s’ils sont présents à très faibles doses. On en trouve dans l’alimentation, les contenants alimentaires ou encore les cosmétiques. « C’est un vrai sujet de santé publique qui émerge, il y a des attentes très fortes de la population. Mais les termes sont barbares, il faut donc particulièrement vulgariser pour faire passer le message », a déclaré à l’AFP Mme Lechatellier, qui rappelle que la région Île-de-France en a fait une « grande cause régionale » pour 2013. « Des molécules, qui sont des poisons, sont dans notre environnement. Ce n’est pas la quantité qui fait le poison, mais l’exposition, et l’aspect transgénérationnel. Dans une autre mesure on a vu ça avec le distilbène », a expliqué l’élue écologiste. Prenant acte que « les responsables locaux n’ont pas le pouvoir de changer ni la réglementation nationale ni celle européenne », Mme Lechatellier estime avoir « l’obligation morale, en attendant de futures interdictions, d’informer ». « On croit souvent que c’est un enjeu de bobos alors que les plus exposés aux risques sanitaires sont les personnes les plus modestes », a insisté la vice-présidente. Cinq thématiques seront privilégiées dans les projets retenus :

  • « l’alimentation, et en particulier les contenants alimentaires » car « 81 % de la contamination au BPA se fait par l’alimentation » ;
  • « la famille à travers les objets de la vie quotidienne, avec un travail sur les femmes enceintes et jeunes enfants (cosmétiques, jouets, vêtements) » ;
  • « les malades avec une informations sur les thérapies alternatives car le matériel médical contient énormément de phtalates » ;
  • « les jeunes, notamment les étudiants car les changements de mentalités se feront avec les jeunes » ;
  • et enfin « les professionnels de la santé et du social, notamment de la petite enfance ».

L’Agence de l’alimentation et de l’environnement (Anses) a lancé mardi une nouvelle mise en garde sur les effets du bisphénol A, produit chimique encore couramment utilisé, en particulier chez les femmes enceintes et les caissières. L’Anses a aussi rappelé qu’il y a une absence de consensus sur ces substances qui posent problème pour la recherche des risques sanitaires et l’établissement d’une règlementation. L’Agence européenne en charge de la sécurité des aliments (Efsa) vient d’ailleurs de rendre un avis pour tenter d’établir des critères d’identification pour ces substances.

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