« Après avoir procédé aux consultations prévues à l’article 12 de notre Constitution, j’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l’Assemblée nationale », a déclaré le chef de l’État dans une allocution télévisée après l’annonce des résultats.
« Je signerai dans quelques instants le décret de convocation des élections législatives qui se tiendront le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second », a-t-il ajouté.
L’issue du scrutin européen « n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe », a-t-il martelé, en relevant que l’extrême droite a atteint « près de 40 % des suffrages exprimés » en France.
« La montée des nationalistes et des démagogues est un danger pour notre nation mais aussi pour notre Europe, pour la place de la France en Europe et dans le monde », a-t-il ajouté.
« Oui, l’extrême droite, c’est à la fois l’appauvrissement des Français et le déclassement de notre pays », a-t-il affirmé. « À cette situation s’ajoute une fièvre qui s’est emparée ces dernières années du débat public et parlementaire dans notre pays ».
« Or, aujourd’hui, les défis qui se présentent à nous, qu’il s’agisse des dangers extérieurs, du dérèglement climatique et de ses conséquences ou des menaces à notre propre cohésion, ces défis exigent la clarté dans nos débats, l’ambition pour le pays et le respect pour chaque Français », a-t-il conclu.
Prérogative présidentielle dans la Constitution de 1958, la dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée dimanche par Emmanuel Macron, est la sixième sous la Ve République et ne s’est présentée que huit fois en plus de cent ans.
Sous la Ve, le général de Gaulle et François Mitterrand en ont chacun prononcé deux, à chaque fois suivies par une victoire électorale de la majorité présidentielle. Celle décidée par Jacques Chirac en 1997 a en revanche vu la gauche remporter une majorité des sièges, donnant lieu à la nomination de Lionel Jospin à Matignon et à la cohabitation.
Auparavant, les deux dissolutions prononcées en 1877 et en 1955 avaient été un échec pour les gouvernements qui les avaient décidées en Conseil des ministres.
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